L’À-venir est absolument indéterminé, rien ne permet de l’anticiper, de le prévoir
On peut interpréter le film de David Cronenberg, Les Crimes du Futur(2022) à partir du corps, des organes, de la rivalité entre beauté et utilité – mais on peut aussi insister sur son côté apocalyptique ou post-apocalyptique. Si les organes prolifèrent, si cette prolifération en vient à menacer le système politique et l’humanité elle-même, c’est qu’on a perdu le contrôle, on se trouve face à un avenir inconnu, imprévisible et inquiétant. C’est l’À-venir, à distinguer du futur1, que la société est incapable d’appréhender de manière rationnelle. Il y a ceux qui veulent préserver le corps, son mode de fonctionnement qui selon eux est l’essence de l’humain, et ceux qui sont prêts à n’importe quel changement dans l’espoir de survivre. David Cronenberg nous propose un cas, une évolution envisageable selon lui, mais il y en a des milliers, une infinité. Il nous fait comprendre que le plus improbable n’est pas impossible.