Le privilège du cinéma, c’est qu’il est à la fois extérieur et intérieur au monde
Le cinéma est un lieu privilégié où peuvent surgir ce qu’on peut nommer d’un terme global des extériorités, c’est-à-dire des événements, des circonstances, des situations au moins partiellement étrangères à ce monde dans lequel nous sommes. Cette position ambivalente, extérieur-intérieure, (partagée avec la littérature), se traduit dans toute sa production, et pas seulement dans la fiction, le fantastique ou les effets spéciaux. Mais peut-être l’essentiel n’est-il pas là. Peut-être l’essentiel réside-t-il dans le contenu même des films, qui explore de toutes les façons possibles et imaginables les figures, modalités, irruptions ou intrusions de l’extériorité, y compris celles qu’on ne croisera jamais sur son chemin, ni dans la réalité ni dans la philosophie (ni ailleurs). C’est cette exploration, toujours inattendue, qui peut passionner le penseur.