Sur la souveraineté sans souverain (adresse à Jack Y. Deel)

Il aura fallu que, souverainement, tu t’en prennes au souverain

Tu auras réussi à incarner cette tension : le souverain sans souverain, la souveraineté sans souveraineté. Cela fait de toi une exception, mais pas n’importe laquelle, une exception souveraine. Je ne te prends pas par surprise. Tu t’es souvent servi de cette structure X sans X, mort sans mort, pensée sans pensée, parole sans parole, etc, tu ne seras certainement pas surpris qu’on te prenne à ton propre jeu. La souveraineté fait la loi, et dans ton cas, en plus, elle la déconstruit. Sa loi, c’est la déconstruction de la loi, une loi sans loi mais qui reste une loi, une déconstruction sans déconstruction qui déconstruit sans sombrer dans la déconstruction. Je te respecte donc, exceptionnel souverain, sans me soumettre à ta souveraineté, et sans ignorer que s’il est une exception, c’est toi.

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