Boyhood (Richard Linklater, 2014)
Entre une vie, un récit, une fiction, les bordures sont vivantes : incertaines, changeantes, imprévisibles.
Entre une vie, un récit, une fiction, les bordures sont vivantes : incertaines, changeantes, imprévisibles.
Une hétérobiographie où, autour du secret préservé de l’autre, prolifèrent les autobiographies.
Un Christ déjà mort, sacrifié avant même sa naissance, anéantit l’avenir.
Pour chaque jeune fille, se pose pour la première fois, à nouveaux frais et singulièrement, l’énigme de la sexualité.
Il faut, pour survivre, prendre tous les rôles, se déguiser jusqu’à épuisement.
Ce n’est pas pour ses propres fautes qu’on paie, mais pour celles d’un autre.
Où le cycle de la dette est corrompu, ruiné, asservi aux commerces de la drogue et du cinéma.
La collision de mondes clos n’ouvre ni avenir, ni survie.
Malgré les échecs, les refus, les démentis, persiste une confiance mystérieuse en l’autre.
On ne peut ni s’approprier une signature, ni usurper un nom innocemment.
Un frère mort, disparu, peut gouverner une vie et aussi induire une pensée spectrale, supplémentaire : la déconstruction.
Tout commence par un appel, « Je suis morte » : pour que le visage qui précède introduise à celui qui, déjà passé, reste à venir.
Un effacement radical de la voix singulière sous l’omniprésence du corps et du son.
Ne craignez pas les catastrophes, car nous sommes protégés par une immunité quasi-miraculeuse, qui tombe directement du ciel.
Au cinéma, il est impossible d’interpréter sa propre mort, mais on peut toujours la jouer.
Pour se sauver soi-même, il est préférable de pardonner : punir l’autre, ce serait se punir soi-même et s’interdire la transgression
Un monde clos dont les bords ne s’étendent qu’au prix d’une étrange et incontrôlable transformation.
Avec le nazisme, il n’y a plus ni père ni fils, ni mère ni enfants, mais une seule chair qui ne peut que vivre et disparaître en même temps.
Par sa voix, la chanteuse baroque réunit la vie, la mort, et l’au-delà de la vie, au-delà de l’être, plus que la vie.
Au vivant inconditionnellement étranger à « notre » monde (l’autiste), on ne peut répondre que par l’exception, elle aussi inconditionnelle : « Je dois te porter ».
Dans une vacuité absolue, il cherche en elle un secret inavouable – mais il n’y en a pas.
Une force excessive, inquiétante, souveraine, s’impose sans considération ni pour la vie, ni pour la mort, ni pour la crédibilité du récit.
Où l’inceste, étranger à la chaîne des dettes et des corruptions, peut sembler réparateur.
Pour s’emparer des possessions des hommes, dans son absolue souveraineté, la femme laisse libre cours à ses pulsions, y compris épistémiques
Les pères s’effacent, plus rien ne soutient les fils, il n’y a plus ni sujets, ni amis, ni amants.