L’archi-amour ignore les lois

L’archi-amour ignore la pudeur, les lois, les règles sociales, l’éthique

On parle parfois d’amour fou, d’aimer à la folie, d’être fou de quelqu’unfou amoureux, en espérant trouver des exemples, des cas, des circonstances dans lesquelles ça peut arriver. Ce que je nomme archi-amour n’est pas sans lien avec cela, mais c’est autre chose, car ça ne se voit pas, ça reste caché. L’archi-amour est ce qui détermine un rapport singulier avec l’amour, inconditionnel et incalculable, sans jamais se voir et en venant à la surface sous des modalités diverses, multiples, méconnaissables. Il peut parfois ressembler à de la folie, comme ce qui arrive à Francisco dans le film de Luis Bunuel, Él, il peut prendre l’aspect de vampires, comme dans Only Lovers Left Alive de Jim Jarmusch (2013), mais il peut aussi sembler plus raisonnable, plus quotidien, sans l’être véritablement, comme ce qui arrive de manière impromptue à Francesca Johnson dans Sur la route de Madison (Clint Eastwood, 1995). Il n’y a pas de souci social, familial dans l’archi-amour, il y a de la transgression involontaire, irréparable.

Pour repérer l’archi-amour dans l’amour ou dans l’absence d’amour, il faut s’attacher à un certain flux, une poussée ignorante des règles, des usages, y compris ceux de ce qu’on appelle usuellement l’amour.

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