Étiqueté : Animal
Songe d’une nuit d’été (A Midsummer Night’s Dream) (Shakespeare, 1595-96), film réalisé par Elijah Moshinsky en 1981
Pour restaurer le mariage légitime, contractuel, voulu par les pères, il faut en passer par le sortilège d’une autre amour disruptif, envoûtant, déstabilisateur
Flow (Gints Zilbalodis, 2024)
Dans un monde flottant, réduit à des vestiges, il n’y a pas de finalité à l’errance
La Mouche (David Cronenberg, 1986)
Quand, dans la plus conventionnelle des histoires d’amour, l’hybride fait irruption, c’est comme chair monstrueuse, maléfique, pulsion de mort, dont il est impossible de se débarrasser
Kinski Paganini (Klaus Kinski, 1989)
L’acteur-voyou, bête de cinéma, pédophile et incestueux, brave les interdits en portant à l’excès les moyens propres du cinéma
La Bête (Bertrand Bonello, 2024)
En-deçà du désir d’amour usuel, rassurant, un autre amour pourrait faire irruption : archaïque, dangereux, effrayant, catastrophique, et pire encore : aussi vide que la mort
Mon oncle d’Amérique (Alain Resnais, 1980)
Une vie entièrement gouvernée par les mécanismes neuro-cognitifs serait absolument déterminée, et par conséquent vouée à l’échec
Le mal n’existe pas (Ryusuke Hamaguchi, 2023)
Il ne suffit pas de vouloir atténuer ses fautes pour accéder au monde du sans-calcul, du sans-condition
Un chien andalou (Luis Buñuel, 1928)
Amalgamer les ingrédients les plus usuels du cinéma pour forclore toute interprétation rationnelle.
Il fait nuit en Amérique (Ana Vaz, 2022)
D’autres regards vivants, angoissés, désespérés, inouïs, inaccessibles, intraduisibles, émergent des marges de la ville.
L’ornithologue (João Pedro Rodrigues, 2016)
Il aura fallu, pour entendre le secret dont l’autre témoigne, en passer par un « Je suis mort »
Birdman, ou La surprenante Vertu de l’Ignorance (Alejandro González Iñárritu, 2014)
En voulant me transformer, je redeviens ce que je suis et son contraire, mon propre pharmakon.
Bird People (Pascale Ferran, 2014)
Pour quiconque, il peut arriver qu’une décision souveraine, inconditionnelle, invite à la mutation, la transformation, l’hybridation.
Corps et âme (Ildiko Enyedi, 2017)
Il faut choisir librement ce qui, déjà, en secret, habite nos rêves.
Melancholia (Lars von Trier, 2011)
il y a dans ce film quelque chose de nazi : l’entrée en scène d’un monde absolument dépourvu d’avenir
Le cheval de Turin (Béla Tarr, 2011)
Notre monde s’efface, s’arrête, ce qui arrive est obscur, inconnu, absolument indéterminé.
La Bête dans la Jungle (Patric Chiha, 2023)
Une singulière catastrophe amoureuse, incompréhensible, exceptionnelle et terrifiante, fait advenir une autre alliance, immaîtrisable et inconnue, entre la mort et la vie.
Leave no trace (Debra Granik, 2018)
La fille a le droit de se libérer d’une exigence inconditionnelle, absolue, à laquelle le père ne peut pas se soustraire.
Les Oiseaux de passage (Ciro Guerra, Cristina Gallego, 2018)
Où le cycle de la dette est corrompu, ruiné, asservi aux commerces de la drogue et du cinéma.
La Bête dans la Jungle (Benoît Jacquot, 1988)
À distance de la vie courante, quotidienne, nous attend un événement archaïque, dangereux, catastrophique et pire encore : vide, sans signification ni contenu, une Bête effrayante
Heureux comme Lazzaro (Alice Rohrwacher, 2018)
Tu répondras à l’autre, dans l’irresponsabilité la plus absolue.
Le lion est mort ce soir (Nobuhiro Suwa, 2018)
Au cinéma, il est impossible d’interpréter sa propre mort, mais on peut toujours la jouer.
It must be heaven (Elia Suleiman, 2019)
Puisque le monde ne répond plus, je ne peux l’interroger qu’en parfait étranger, dans la plus pure inconditionnalité, par le langage du cinéma.
La Ciénaga (Lucrecia Martel, 2001)
Une désagrégation où, dans son opposition chimérique à l’animal, l’humain se déconstruit, jusqu’à la mort d’un enfant
Les Misérables (Ladj Ly, 2019)
Le souverain de banlieue, ce jeune (lionceau) incontrôlable, introduit l’imprévisible, l’incalculable, dans le lieu clos de la cité.
Passions (Kira Mouratova, 1994)
Il faut des femmes imprévisibles, illogiques, irrécupérables, pour créer entre les mondes d’autres liens.
S’en fout la mort (Claire Denis, 1990)
Il faut, pour excéder la cruauté, recueillir sa force, la transformer sans rien qui puisse la compenser : ni argent, ni amour, ni gain, ni perte.
Stalker (Andreï Tarkovski, 1979)
« Viens! » dit le lieu sans vérité, sans contenu, qui en appelle aux croyances, aux mouvements, sans les déterminer (Khôra).
Belle (André Delvaux, 1973)
Je dois, pour sur-vivre, me dépouiller de tout ce qui m’appartenait : identité, culture, personnalité, profession, croyances, etc.
Il Buco (Michelangelo Frammartino, 2022)
On peut pallier, par l’œuvre, la perte d’un regard unique, irremplaçable.
The Banshees of Inisherin (Martin McDonagh, 2022)
Faire payer à l’autre l’écart entre survie et sur-vie.
R.M.N. (Cristian Mungiu, 2022)
Accueillir l’étranger, c’est ce qui peut déclencher la haine la plus insensée, le rejet le plus délirant.
Le cameraman (Buster Keaton, 1928)
Le cameraman le plus crédible, le plus digne d’amour, c’est celui qui filme pour rien, sans projet ni intention (le singe).
Le règne animal (Thomas Cailley, 2023)
Il vaut mieux accompagner, porter, l’inarrêtable hybridation du monde.
Rester vertical (Alain Guiraudie, 2016)
Il faut, quand le phallocentrisme se désagrège, « rester vertical » sans la prothèse d’une érection, sans le prétexte d’un ordre social.