Leave no trace (Debra Granik, 2018)

La fille a le droit de se libérer d’une exigence inconditionnelle, absolue, à laquelle le père ne peut pas se soustraire

Tom, jeune adolescente de 15 ans, habite clandestinement dans une réserve naturelle, Forest Park, qui surplombe la banlieue de Portland, Oregon, avec son père, qu’elle nomme Dad1. Ils dorment sous une tente dissimulée sous les bois, récoltent l’eau de pluie, font du feu, se protègent sous une bâche, se nourrissent de produits simples et de ce qu’ils trouvent dans la nature2, cuisent des champignons à la lumière du soleil. Ils ont un endroit pour cacher leurs objets précieux et en outre, ils se cachent. Le film ne mentionne pas leur nom de famille. Seule Tom a un prénom3 qui lui a été donné par sa mère, morte, dont elle ne se souvient pas, tandis que le prénom du père (Will) n’apparaît que dans le générique. Tom s’adresse à son père en disant Dad : nom propre qui marque un statut, une paternité qui semble être son seul point de repère, qu’elle ne récuse jamais. Quand on lui demande où elle habite, elle répond : avec mon père. Elle ne semble pas avoir d’autre famille ni généalogie que cette paternité4.

Plutôt que d’allumer le feu comme son père (petit bois, herbes sèches et étincelles), Tom préfère ostensiblement la facilité du propane. Au bas du sentier, elle voit des forestiers couper du bois, revient précipitamment vers la tente. Dad lui reproche de ne pas avoir effacé ses empreintes – il aurait fallu, dit-il, marcher avec les chaussettes mouillées. L’injonction paternelle donne au film son titre : Leave no Trace. Tom résiste. Elle fait savoir, peut-être involontairement (ou par acte manqué), qu’elle ne voudrait pas rester sans trace, elle, elle voudrait laisser des traces.

Quand il se lave, on peut voir sur le dos et le torse de Will quelques tatouages virils, peu en rapport avec sa vie d’aujourd’hui. On devine dès ces premières scènes que l’homme est un vétéran de l’armée5, un ancien combattant d’Irak ou d’Afghanistan6 qui utilise les techniques apprises à l’armée pour survivre. Il n’est pas inculte, il lit des livres, joue aux échecs et instruit très correctement sa fille, mais ne peut pas supporter les exigences de la vie sociale. 

Sur le chemin, Tom trouve un collier perdu. « Est-ce que je pourrai le prendre au retour ? » demande-t-elle – elle sait que son père ne veut ni des vols ni des objets inutiles, mais commet un petit acte de résistance passive (et féminine) en dissimulant le collier sous une feuille. Ils s’habillent correctement, traversent à pied les rocades d’autoroutes, prennent un téléphérique, et arrivent en ville. Dans un centre administratif, Will touche sa pension d’ancien combattant. Ils vont au supermarché, achètent quelques provisions7, reviennent dans la forêt. Will vend à d’autres vétérans installés en bordure du parc les médicaments psychotropes qu’on lui a prescrits. Vivre totalement à l’écart de l’échange, de la consommation, c’est impossible. Ils le savent. Pour Will, le passage par le centre commercial est une obligation, une contrainte, tandis que pour Tom, c’est une ouverture sur l’extérieur, une occasion de découvrir du nouveau. Tous deux jouent un double jeu : elle, pour obéir à son père en participant au monde, et lui, pour vivre à l’écart du monde en restant dans la dépendance des services fédéraux.

De loin, un homme repère Tom, mais celle-ci ne dit rien à son père. Tandis qu’ils jouent aux échecs, les rangers du parc arrivent. Tom se cache, Will clame tout haut : On n’a rien fait d’illégal, il faut coopérer. Les rangers cherchent de la drogue, il n’y en a pas, mais il est interdit d’habiter dans le parc, il faut partir. Le père et la fille sont livrés aux services sociaux. Ceux-ci les séparent, mènent l’enquête. Une assistante sociale évalue le niveau scolaire de la jeune fille, un examinateur vérifie que le père n’est ni fou, ni agressif. Les tests sont positifs. Les représentants des services sociaux sont bien intentionnés. Ils font leur travail honnêtement, appliquent la loi. Est-ce que Tom et Will participent de ce monde, leur monde, celui du savoir, de la culture et de la vie en commun ? Telle est pour eux la seule question pertinente, à laquelle on ne peut répondre que par oui ou par non. Si la réponse était non, la fille mineure serait séparée de son père. Les tests étant positifs, ils répondent par un oui provisoire, sans se douter que, par ce oui, ils ignorent et rendent invisibles ce qui, dans le même monde, a rendu la vie de Will insupportable8. Étrangers à ce point aveugle, ils contribuent à détruire le fragile autre mondedifficilement préservé par l’ancien soldat, qui reste pour eux foncièrement extérieur, invivable.

Les services sociaux procurent un travail pour Will dans une plantation de sapins de Noël, une école pour Tom. On leur attribue une vraie maison avec les obligations qui vont avec : formulaires, paiement des factures et du loyer, objets (téléphone, télévision, bicyclette, etc.), vie sociale (église). Tom se demande pourquoi les autres élèves de l’école la tiennent à l’écart. Sur le chemin, elle rencontre un jeune homme, Isaiah, qui élève des lapins pour des concours de beauté. Elle bavarde avec lui, rentre en retard à la maison et dit : « Il faudrait qu’on s’adapte » « Nous mettons leurs habits, nous habitons dans leur maison, nous mangeons leur nourriture, nous faisons leur travail. Nous nous sommes adaptés » répond le père. « Nous pouvons encore penser nos propres pensées » rétorque la fille9. Will récuse tout lien social. Il ne revendique rien, ne reproche rien à personne, il n’a qu’un seul désir : vivre dans son monde à lui, un monde dont nul autre que lui n’aurait la maîtrise. Il ne refuse pas la consommation ou la propriété par principe ou idéologie, mais dans l’espoir de réguler par lui-même tous les aspects de sa vie. S’il exige la liberté, c’est pour contrôler souverainement son mode d’existence, se posséder lui-même

Un jour, Will décide de quitter la plantation. Ils remettent tout en place dans la maison, font un détour par le site de leur ancien campement. « J’aimais l’endroit où on était » dit Tom (parlant de la maison qu’ils viennent d’abandonner). « Ils allaient nous séparer si nous ne suivions pas leurs règles » répond-il. Il y a, pour Will, leurs règles et nos règles, une dissociation indiscutable pour lui, inquestionnable. Dans le parc, ils assistent à la destruction des campements clandestins (violence des bulldozers), se faufilent dans un train. Tom est triste, elle demande : « Pourquoi faisons-nous ça ? » Il ne répond pas. Elle insiste : « Dad, on ne devrait pas être ici ». C’est ici, dans la non-réponse du père, exactement au milieu du film, qu’est posée dans sa crudité la question de l’inconditionnel. Will ne peut ni justifier ni expliquer ce qu’il fait. Tout ce qu’il peut dire, c’est : Ce n’est pas pour nous. Rien ne permet de trancher entre sa position et la leur, celle des autres. Le seul argument qu’il puisse donner, c’est que ce choix, c’est le nôtre. Bien qu’elle bute sur la fragilité du nous, cette prise de position est incontestable pour lui, c’est une condition de sa survie, plus forte que tout raisonnement qu’on pourrait lui opposer, et aussi que son amour pour sa fille. L’adolescente est confrontée à une alternative impossible : le choix entre deux éthiques, deux politiques. Quel que soit son choix, elle a le droit imprescriptible, comme son père, d’en privilégier un par rapport à l’autre.

Ils prennent un bus où par chance ils échappent aux contrôles policiers10, y dorment une nuit, continuent en autostop11, arrivent dans l’État de Washington12, s’arrêtent dans une forêt. Will n’a toujours pas répondu aux questions de Tom. Celle-ci a froid, ses pieds sont mouillés, il faut continuer. La nuit tombe, ils errent dans la forêt, il ramasse de l’herbe pour la réchauffer, construit un abri de branches où ils passent la nuit. Elle a peur de geler. Le lendemain matin, dans la brume, apparaît un cabanon où ils peuvent s’abriter. Il allume un feu, elle se réchauffe, ils trouvent des conserves, elle peut enfin manger dans une casserole13. Elle dit que les choses de la plantation lui manquent, et il répond encore : Ce n’était pas nos choses. Le lendemain, ils font une liste d’achats à faire en ville. Will prend des repères sur un plan affiché dans le cabanon, et s’en va. Restée seule, Tom fouille dans les papiers de son père, elle trouve un article de journal où l’on parle de soldats au bord du suicide. Quand la nuit tombe, Will n’est pas rentré. Elle allume des bougies, l’appelle, il ne répond pas, toujours pas. Le lendemain matin, elle part à sa recherche dans la forêt. Elle le trouve près de la rivière, évanoui, encore chaud semble-t-il, vivant. Des coups de feu, des bruits de voitures. Elle court vers la route, se met en travers du chemin, les véhicules s’arrêtent, la récupèrent avec son père et la conduisent à un campement. 

La toute-puissance de Will s’est muée en vulnérabilité. Il se croyait souverain, et le voici dans le coma, en dépendance absolue d’autrui. Le campement de « R.V.s14 » est dirigé par une certaine Dale15Il faudrait l’amener à l’hôpital, dit-elle, mais Tom refuse : il faut que son père soit soigné sur place, qu’on ne lui pose aucune question, que personne ne soit au courant. Le père est évanoui, inconscient, presque mort, mais ses craintes et ses obsessions hantent toujours les pensées de sa fille. Tant qu’il est impuissant, vulnérable, elle ne peut pas s’opposer à lui. Dave devine que les exigences de Will ne peuvent être que celles d’un vétéran. Pour le soigner, elle fait appel à un ancien medic de l’armée, avant d’interroger Tom. « Où est-ce que tu habites ? Où est ta maison ? – Avec mon père » répond la jeune fille.

Will a choisi la solitude, il a rejeté tout lien social, mais l’un d’entre eux subsiste, qu’il le veuille ou non, celui qui le relie aux autres vétérans. Tom se sent obligée de rester fidèle à ce lien d’amour-haine. Elle est impliquée dans ce « nous » qui est le sien et qui n’est pas le sien (injonction paradoxale). En attendant que Will se rétablisse, Dave installe le père et la fille dans une roulotte un peu plus isolée que les autres. Tom aime cet endroit, mais Will annonce qu’il ne restera pas longtemps.

Pendant que son père est immobilisé, Tom rencontre une apicultrice. Après le jeune homme avec les lapins, vient l’apicultrice avec les abeilles. Le lien social est aussi une cohabitation avec les animaux. Les gens du campement se réunissent, ils partagent des repas, chantent ensemble. Tom accompagne Dave faire les courses. Dave accroche à un arbre quelques provisions pour un homme qui, depuis des années, vit solitairement dans la forêt. Tom propose à Dave de payer un loyer et l’annonce à son père : « J’ai payé pour cet endroit, afin qu’on puisse rester ici ». Il répond : « C’est ce qu’il faut faire ». Puis elle ajoute (une deuxième fois). « J’ai loué cet endroit, pour que nous puissions vivre ici ». Il ne répond pas. Tom à son tour a pris une décision. Le long silence qui suit sa déclaration fait écho à la non-réponse de Will. C’est le moment de la dissociation. La perte d’autorité du père est le moment politico-social où une légitimité fait place à une autre. Aucun argument n’est nécessaire, aucune discussion n’est possible.

À peine remis, Will prépare son sac à dos pour quitter le campement. « Ta jambe n’est pas encore guérie ! dit Tom. Si je ne t’avais pas sauvé, tu serais mort ! » Il répond : «  Cela n’arrivera plus. » La phrase de Will est ambiguë. Qu’est-ce qui n’arrivera plus ? Est-ce que c’est sa défaillance, sa blessure, ou bien le fait d’être recueilli, soigné, secouru par un tiers ?16 « Ces gens ne sont pas si différents de nous. dit Tom – Ils ont été très bons pour nous, mais nous devons… – Toi ! (crie-t-elle). Tu en as besoin ! Pas moi ! »

La décision de Tom est réfléchie. C’est une prise de position cohérente, rationnelle, motivée, conditionnée par son expérience. Au contraire la décision de Will est incohérente, irrationnelle, immotivée, inconditionnelle. Il ne peut pas rester, il faut qu’il parte, c’est plus fort que lui. Il doit le faire, c’est une nécessité, une obligation, un besoin qui n’est pas partagé par sa fille. Tom voudrait être une jeune fille comme les autres, tandis que Will est, pour toujours, une exception. En participant à des guerres illégitimes, les États-Unis se sont posés comme nation exceptionnelle, ils s’en sont pris à d’autres, se sont exclus des lois de la guerre. Marqué par cette exception, Will se sent lui-même exceptionnel. Son départ est définitif. Il n’a pas seulement quitté cette société-là, la société américaine telle qu’il fonctionne, c’est l’humanité entière qu’il a quittée17

“The same thing that’s wrong with you isn’t wrong with me” dit Tom18. Will a définitivement renoncé au bien, il veut juste s’éloigner du mal, mais quel mal ? Ce qui aura été mal pour lui n’est pas ce qui est actuellement mal pour elle. Tom fait remarquer qu’il n’y a pas d’universalité du mal, pas de règle valable pour tous. Elle ne lui conteste pas le droit d’ériger sa “propre” règle, mais alors, elle doit ériger aussi la sienne. “Je sais” répond-il. Ils sont au moins d’accord sur un point : l’amour et l’éthique sont deux choses différentes. On peut partager le premier sans partager la seconde.

Tom prépare quelques affaires, les met dans un sac à dos. Sur le chemin de la forêt, elle ralentit, hésite, marche de plus en plus lentement, s’arrête. « Dad » dit-elle. Ils vont l’un vers l’autre. Il la regarde intensément, mais elle, elle ose à peine le regarder dans les yeux. « Je sais que tu resterais si tu pouvais » dit-elle. Elle prend acte d’une impossibilité. S’il le pouvait, il resterait, mais c’est impossible. Qu’est-ce que cette impossibilité ? Il a été exclu du monde, définitivement, et il n’est pas en son pouvoir, à elle, de le faire revenir. Il n’est déjà plus un vivant, presque un spectre. Ils se serrent dans les bras. L’adieu est probablement définitif, et ils le savent. Il pleure, il sanglote, mais pas elle. Il se sent coupable, mais elle, elle a réussi à prendre une décision au-delà, au-delà de la culpabilité. On n’abolit pas la culpabilité. On peut la nier, la rejeter, mais s’en débarrasser, ce n’est pas possible. Tom et Will l’ont compris, ils savent qu’ils la porteront jusqu’à la fin de leurs jours, mais cela n’empêche pas Tom de décider au-delà. En prenant la décision, elle ne l’a pas supprimée ni reniée, elle a trouvé une forme de conciliation, d’alliance19. Tom met au cou de Dad son collier porte-bonheur. Il pleure toujours, elle s’en va. Il la regarde partir. Elle se retourne un instant, rapide, puis continue son chemin. C’est lui qui porte le poids de la séparation. (Il ne devrait pas pleurer, car le départ de sa fille prouve qu’il lui a donné la meilleure éducation possible. Il devrait être fier d’avoir créé les conditions du détachement.) Quand elle arrive dans le campement, le chien du medic l’attend. « Il devait partir » dit-elle au chien. Entre le monde du père et celui de la fille, la médiation ne peut pas passer par les institutions humaines. Il est des situations dans lesquelles il n’y a pas d’interlocuteur, sauf peut-être un animal.

On voit Will bifurquer dans la forêt. Il se tiendra à l’écart du groupe, mais ne s’éloignera pas. Tom accroche à un arbre le contenu de son sac – lien ultime qui la rattachera à son père.

  1. Interprété par Ben Foster. ↩︎
  2. Le film est inspiré par un fait divers raconté par l’écrivain Peter Rock dans son livre My Abandonment (2009) (Mon Abandon, 2012). Au début des années 2000, un ancien vétéran du Vietnam a logé pendant quatre ans avec sa fille dans cette grande réserve. Deux joggeurs de passage les ont repérés en 2004 et ont prévenu les autorités. ↩︎
  3. Tom est le diminutif du nom de l’actrice néo-zélandaise, Thomasin Harcourt McKenzie. La Nouvelle-Zélande n’est-elle pas d’une certaine façon la marge de l’Amérique ? ↩︎
  4. Le prénom Will, sous-jacent au film, renvoie à l’énigme d’une volonté qui ne répond pas aux canons du vouloir courant. ↩︎
  5. Comme source de son film, la réalisatrice a mentionné le documentaire Soldiers in hiding, de Malcom Clarke (1985), qui donne la parole à des vétérans ayant choisi de vivre en-dehors de la société. ↩︎
  6. Il aura fallu qu’après la génération des vétérans du Vietnam, d’autres suivent. ↩︎
  7. Y compris des confiseries (inutiles) à la demande de Tom. ↩︎
  8. La subordination à la discipline de l’armée, la violence, la guerre, et sans doute aussi, le meurtre (légal). Pour Will, ce ne sont pas de simples errements. C’est le mal, le mal radical, qu’il faut fuir à tout prix. ↩︎
  9. Tom distingue entre ce qu’elle fait, ce qu’elle dit, ce qu’elle pense, ce dont Will est incapable. ↩︎
  10. Le contrôleur s’en prend aux mineurs non accompagnés. ↩︎
  11. Le chauffeur les interroge, à la manière des services sociaux. ↩︎
  12. Probablement le but de Will : changer d’État pour que les services sociaux ne puissent pas suivre sa trace.  ↩︎
  13. Paradoxe d’une situation où la civilisation qu’il fuit (le cabanon, les conserves, le poêle) finit par les sauver. ↩︎
  14. Recreationnel Vehicle : ce sont des sortes de camping cars, ou roulottes, où l’on peut habiter. ↩︎
  15. Interprétée par Dale Dickey, qui garde elle aussi son prénom et sert de modèle ou de mère de substitution à Tom. ↩︎
  16. Dans la détresse de la guerre, personne n’a secouru Will ; donc jusqu’à la fin des temps, personne n’est digne de le secourir. ↩︎
  17. Citation d’un ancien Marine : “What I was seeking, I got more than my share of, in the Marines. They not only guaranteed they would make a man of me, they would take me beyond manhood” (in Soldiers in Hiding, Malcom Clarke, 1985, 7’). ↩︎
  18. « Ce qui est mauvais pour toi n’est pas mauvais pour moi ». ↩︎
  19. C’est une chose qui peut marcher à condition que la décision soit juste, ce qui n’est jamais garanti. ↩︎
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Pierre Delain

Initiateur et auteur du blog "Cinéma en déconstruction"

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