Ta grande invention, unique et insurpassable, c’est l’événement à venir (adresse à Jack Y. Deel)
Quand on parle de toi, on utilise ce mot, déconstruction. Après quelques hésitations, tu l’a repris à ton compte, mais nous sentons, nous savons que ce n’est pas ce que tu auras recherché. Ce que tu auras passionnément désiré est paradoxalement cette chose dont on ne peut pas savoir si elle est désirable car on n’a aucun savoir sur elle, aucune connaissance. Pour être digne de ce nom, l’événement doit être imprévu, imprévisible, incalculable, et tu adores cette dimension-là, l’inanticipable. Tu n’ignores pas que rien ne permet de savoir à l’avance si l’événement sera bon ou mauvais, s’il est souhaitable ou pas, et pourtant tu le positivises, tu le valorises. Ce n’est pas sans risque, mais tu aimes le risque et tu repousses instinctivement la répétition, la réitération du même. Il faut de l’événement pour échapper au cycle mortifère de l’identique. Il faut inventer, et tu auras inventé cette forme spécifique d’événement qu’est l’événement à-venir, qui ne vient que si on ne l’invente pas. Il aura fallu pour cela prendre un autre risque, celui de la déconstruction.