Le mal radical, sans réponse

En son silence absolu, par sa non-réponse, le mal radical trouve une ressource supplémentaire de pouvoir et de cruauté

La différence entre le mal et le mal radical, c’est que le premier est une proclamation, une réponse à une situation, une pulsion, un désir, tandis que le second ne proclame rien, ne répond à rien. Il agit sans cause, sans justification, sans désir, sans besoin et sans limite.

La situation des travailleurs syriens exilés au Liban telle que décrite dans Le goût du ciment (Ziad Kalthoum, 2017) est irréelle, absurde. Pourquoi doivent-ils rester dans cet autre pays où ils n’ont aucune place, aucune liberté, alors qu’ils sont rivés par leurs téléphones à la guerre civile qui a lieu dans leur propre pays ? Ils s’interrogent, mais l’implacable machine qui les oblige à travailler jour et nuit ne s’arrête jamais. Personne ne leur répond.

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