Menashe, ou « Brooklyn Yiddish » (Joshua Z. Weinstein, 2017)
« Dès que je m’efforce de la respecter, la loi défaille »
« Dès que je m’efforce de la respecter, la loi défaille »
Un fil caché aussi ambigu qu’un pharmakon, qu’un hymen.
Pour chaque jeune fille, se pose pour la première fois, à nouveaux frais et singulièrement, l’énigme de la sexualité.
Pour échapper au jugement, il ne suffit pas que l’autre prenne sur lui tout le poids de la faute.
Se faire orpheline, exposée au danger, pour que s’invente une autre alliance.
Esquisse d’une autre communauté où l’éthique des singularités prévaut sur la solidarité de groupe.
La version hip hop du lien communautaire (Geschlecht), son empoisonnement, sa corruption et sa dislocation.
Tragi-comique, scandaleux, imparable et inéluctable, l’événement sacré qui fait de Dieu une femme.
L’argent-voyou, qui semble exonéré et exonérer de toute dette, appelle la chance et porte la malédiction.
L’amour (quasi-)incestueux est le seul qui, au coeur du continent noir, soit vraiment digne de ce nom.
En se soustrayant à la logique de l’échange, le Juif perd tout, il est absolument exproprié, y compris de sa propre identité.
Plus la transgression est excessive, et plus elle reconduit le cycle de la dette.
Il s’agit, sous l’apparence de la transgression, de sauver la distinction tranchée qui oppose le bien au mal.