En-deçà de l’amour couran peut surgir l’autre amour, sans cause ni condition, l’archi-amour
Il arrive des choses incontrôlables qu’aucune cause ne peut justifier. Ce que je nomme ici archi-amour me semble pouvoir être inscrit dans la liste. Ce n’est pas l’amour rassurant, quotidien, c’est un autre amour dangereux, souvent destructeur. On ne peut pas le recommander à la façon d’une injonction ou d’un commandement, mais il arrive qu’on le sollicite, qu’on l’appelle. Quand on s’intéresse au cinéma, on y est très souvent confronté, sans saisir ce dont il s’agit et sans être capable de le nommer. Il revient de tous côtés avec son cortège de déceptions, de souffrances, de pertes de contrôle, d’épuisement pouvant aller jusqu’à la mort. On ne vit pas avec lui, on y survit sous emprise dans l’attente angoissée d’une catastrophe. Pour vivre heureux, sans doute faudrait-il pouvoir le refouler, mais ce pouvoir-là n’est pas à notre portée.