Pendant ce temps sur terre (Jérémy Clapin, 2024)
De la présence au spectre, il faut payer le prix du passage
De la présence au spectre, il faut payer le prix du passage
On ne peut photographier, dérober les images d’autrui, les interpréter, sans engager sa responsabilité, sans mettre en jeu sa culpabilité
Aux lettres d’amour maternelles, elle répond par la plus impersonnelle des répliques : une longue video postale
Il aura fallu, pour entendre le secret dont l’autre témoigne, en passer par un « Je suis mort »
Une tragédie hétéro-thanato-graphique : « Tu es en deuil de toi-même, il faut que je te porte ».
Complaisamment j’exhibe toutes les facettes de mon image, afin de protéger mon secret.
Par sa voix, la chanteuse baroque réunit la vie, la mort, et l’au-delà de la vie, au-delà de l’être, plus que la vie.
Il faut, pour faire son deuil, spectraliser le mort, car porter un cadavre en soi, avec soi, est mortifère ».
Ce qui reste silencieux ne peut s’écrire que dans une langue étrangère, intraduisible.
Un parcours dans les marges où la vie courante, sentimentale-économique, se dissout, s’efface, s’éclipse.