« Shoah » (Claude Lanzmann, 1985), d’après « Je n’avais que le néant, Shoah par Lanzmann » (Guillaume Ribot, 2025)
Il ne s’agit ni de raconter la Shoah, ni d’en exhiber les archives, mais d’en témoigner, d’y mourir vivant
Il ne s’agit ni de raconter la Shoah, ni d’en exhiber les archives, mais d’en témoigner, d’y mourir vivant
Dans un monde sans parole, sans écoute, sans compassion, il n’y a plus aucun vivant pour porter un enfant
Testament de Clouzot : Il appartient à tout cinéaste digne de ce nom d’honorer un statut d’exception : le droit de se soumettre à sa guise, sans loi ni limite, les acteurs, personnages et autres items d’un film
Il faut, pour construire un récit national, faire parler les traces – qui heureusement résistent, gardent leurs secrets
On ne peut pas guérir du « cancer créatif », cette maladie mortelle qui produit toujours, sans raison, de nouveaux organes dont il faut faire le deuil
Quand s’arrête le mouvement de la différance, quand s’épuise la supplémentarité, alors l’artiste meurt, fasciné par la beauté – mais un autre artiste (Visconti) peut prendre la suite
Il faut, pour un deuil, partager la mémoire, la parole, le corps et les secrets du mort.
Un Christ déjà mort, sacrifié avant même sa naissance, anéantit l’avenir.
Notre monde s’efface, s’arrête, ce qui arrive est obscur, inconnu, absolument indéterminé.
Pour accéder aux souvenirs, il faut pousser toujours plus loin le mouvement de la mimesis, multiplier les dédoublements.
Un film qui démontre l’impossibilité de l’art, et creuse son tombeau.
Un film sur l’amour : pas l’amour fou, mais l’amour en tant que fantasme, folie.