Par mise en abyme, on renvoie la fiction à la fiction, on déréalise le référent
Il y a toujours eu des mises en abyme au cinéma, des films dans le film, c’est trop tentant. On l’a fait à titre de curiosité, de gadget, à titre d’indice (le film dans le film témoignant d’un monde, d’une réalité), d’anecdote ou de rappel, et parfois aussi on l’a pris pour thème. Dans Le Deuxième Acte (2024), Quentin Dupieux généralise le procédé jusqu’à éliminer tout autre référent. Le cinéma n’y rencontre plus que le cinéma, et les acteurs des acteurs. La mise en abyme prend alors le chemin de l’effacement, de l’évidement. Le réel, s’il en est, n’est plus qu’un point qui s’efface à l’horizon.