Supplémentarité / Hybridité

En vouloir toujours plus, c’est générer toujours plus d’hybridité

Dans une logique quantitative, en vouloir toujours plus, c’est ajouter du même au même : plus de production, plus de résultat, plus d’argent. Mais en pratique, ça ne marche pas toujours ainsi. Prenez un businessman, par exemple Max Renn dans le film de David Cronenberg, Videodrome (1983). Il veut développer l’activité de sa chaîne câblée Channel 83, ce qui veut dire plus de spectateurs, plus d’abonnements, plus de revenus. Au départ, la question est quantitative. Pour élargir la clientèle, il faut d’autres films plus saisissants, plus marquants, plus brutaux. Il est pris dans cette recherche dans laquelle lui-même participe, comme s’il était un client, et c’est alors que ça dérape. En voulant se procurer un programme qui répond à ses critères, il tombe dans un piège. La supplémentarité change de forme : une tumeur de plus dans son cerveau, une autre hallucination imprévue, des objets dans son corps (un pistolet, des cassettes Betamax), ce qui vient en plus vient en trop. La logique n’est plus additive, mais transformatrice. Ce qui lui arrive démontre qu’il ne cherche pas ce qu’il croyait chercher. Il lui faut un autre supplément, extérieur à son activité habituelle, qui fait de lui un objet composite, un hybride.

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