Romance (Catherine Breillat, 1998)
Il faut se retirer de l’amour conventionnel, conjugal, le vider, pour que commence le sexuel, le réel de la vie, l’existence, l’éthique
Il faut se retirer de l’amour conventionnel, conjugal, le vider, pour que commence le sexuel, le réel de la vie, l’existence, l’éthique
« Puisque je suis déjà mort, je n’ai pas d’autre solution que de disparaître ».
Au cinéma, il est impossible d’interpréter sa propre mort, mais on peut toujours la jouer.
Il suffit d’une goutte de sperme pour que s’efface la fiction d’une appartenance pure, indéniable.
« Il faut que je te porte », dit la terre, et tu répéteras le cycle.
Je renonce à suivre les commandements de la société, du père, pour devenir ce que je respecte vraiment : un nom unique, irremplaçable, et rien d’autre.
Il faut, dans ce monde dangereux, apprendre à s’engager, prendre tous les risques.
À une exigence de fidélité venue d’ailleurs, des ascendants ou d’Afrique, on ne peut répondre que par un sacrifice, ou à défaut en pleurant.
Ce qui reste silencieux ne peut s’écrire que dans une langue étrangère, intraduisible.
Quand le monde se délite, il faut préserver l’ultime courage : porter l’enfant à naître.