Un soir, un train (André Delvaux, 1968)

 « Je suis mort » ne peut se dire que dans une langue toute autre, intraduisible

Chanson du générique : La fleur de l’été, en chardon à l’automne, givrée en hiver, refleurit au printemps. L’amour ébloui, de l’été en automne, se fane et se fige, au gel blanc de l’hiver (bis). 

Le film commence dans une maison de retraite. Mathias Bremen1 rend visite à sa mère qui lui reproche, en français, d’avoir refusé, un jour de son enfance, d’aller au cinéma avec elle. Elle lui fait des recommandations : il faut entretenir la tombe pour la Toussaint (il s’agit de la tombe de son père). Elle a préparé un cadeau pour Anne, la compagne de Mathias2 : un objet qui ressemble à une pomme. Le couple n’a pas d’enfants (pas encore, dit-elle). Puis Mathias arrive à l’université où un étudiant lui parle flamand. Il commence un cours de linguistique en français devant un amphithéâtre quasiment vide. On lui annonce une grève des étudiants flamands qui l’oblige à interrompre son cours. Il sort de l’amphi. La question de la mort est introduite par le biais d’une traduction en français d’une pièce de théâtre, proposée par une étudiante : « Dieu dit : où es-tu ma mort qui n’épargne personne, apparais, écoute ce que je t’ordonne. Va chercher Elckerlyc et dis-lui qu’il doit faire le pèlerinage dont personne ne revient, et qu’il me fasse ses comptes sans délai. Voilà ce que j’ordonne »

Mathias se rend au théâtre où un metteur en scène de ses amis est en train de monter la pièce dont la scène est extraite. Il y retrouve Anne, qui est chargée de réaliser les costumes. La pièce elle-même n’est pas traduite, elle est en flamand , mais dans le film d’André Delvaux, on ne parle que français. « Je crois que nous avons découvert quelque chose » dit le metteur en scène : « Elckerlyc ne parle pas à la mort, il parle au-delà de la mort, comme si elle était invisible. En fin de compte ce n’est qu’un énorme monologue de Elckerlyc avec Elckerlyc. » . Mathias acquiesce sur un ton professoral : « Évidemment, toute la pièce est un monologue. Elckerlyc sait qu’il monologue avec lui-même. Il est donc plus fort que la mort, plus fort que Dieu, puisqu’il accepte de jouer le jeu. Mais il est seul. Donc son dialogue avec la mort, c’est l’écran entre le soi et le moi ». Anne ajoute : « les personnages se regardent sans se voir, ils ne se parlent qu’à eux-mêmes. »

Le film circule entre trois langues : français, flamand et la langue de la mort, une langue invisible, intraduisible, inaccessible. Mathias Bremen fait remarquer qu’on ne peut dialoguer qu’avec soi-même, dans sa propre langue. C’est son cas à lui dans le film, c’est le cas d’Elckerlyc dans la pièce et c’est le cas de tout le monde, puisque Elckerlyc, c’est tout le monde. Après le début du film, on peut supposer que sa langue n’est pas celle de sa mère mais celle de son père, le flamand – mais même dans cette langue, la sienne (qui n’est pas la sienne, puisque c’est celle de son père), il ne dialogue avec personne d’autre qu’avec lui-même. Ni avec Anne, ni avec la mort, ni avec sa mère, il ne peut communiquer. Son savoir de professeur de linguistique ne lui sert à rien. Dans son domaine de prédilection, il est confronté à l’impuissance.

« Je dois inventer une nouvelle mort », dit Anne. « Quand ? – Sans délai ». Il y a urgence. Dans la pièce de théâtre, la mort l’attend dès le lendemain. Anna ne parle que français et ne connaît pas la langue de la mort dont elle doit tout de suite, immédiatement, réaliser les costumes. La mort n’attend pas. Elle doit travailler toute la nuit, tandis que Mathias doit partir le soir même pour une conférence. En rentrant chez eux, Mathias et Anne se conduisent à la manière d’un couple. Ils mettent la table. Elle parle de la pièce, il ne l’écoute pas. Ils mangent des huîtres, un excellent vin, il allume des bougies. Ils sont ensemble, mais ne partagent rien.

Voici un film qui fait venir, sur l’écran, ce dont on ne peut rien dire. A l’heure du réveil nationaliste flamand, Anne et Mathias forment un couple étrange où l’amour, pourtant réciproque, est frappé de stérilité. Il l’aime, mais tristement, sans lui donner aucune joie, sans espoir d’enfant, dans une ville où elle est rejetée. Il lui trouve un travail, mais c’est pour les costumes et les décors d’une pièce de théâtre sur la mort. Elle aussi, apparemment, elle l’aime, elle désire sa présence, elle voudrait l’accompagner où il va, chez les flamands. Mais il résiste, il refuse le mariage, comme s’il voulait la priver d’avenir. Elle se révolte, mais se résigne. Elle n’use pas de sa liberté. Après tout, si, déjà, une sorte de mort relationnelle s’est installée entre eux, si la vie ressemble d’aussi près à la mort, pourquoi continuer ? C’est Mathias qui a décidé d’adapter cette pièce-là et pas une autre, et c’est lui qui s’est arrangé pour impliquer Anne dans ce projet. Lors de leur dernier dîner en commun, c’est lui qui a fermé les volets et allumé les bougies. Le film met en scène ce qu’il ne peut pas dire.

Il semble pressé, elle s’ennuie. Il l’embrasse, elle le repousse. « Pas maintenant Mathias, pas maintenant ». Anne cite la dernière phrase de la pièce de théâtre, une fin qu’elle dit apprécier particulièrement : L’ange déploie ses ailes et dit : j’enlève l’âme de la chair. Son compte est pur et léger, je l’emmène dans les plaines du ciel, là où nous devons tous nous retrouver. Elle fait appel à l’autre langue, dissociée du corps, qu’on ne peut pas parler.

Ils sortent prendre l’air. Sans un mot, ils prennent l’autobus. « Où va-t-on ? Au moulin brûlé si tu veux »dit-il, mais il sait qu’il doit aller au cimetière pour respecter le vœu de sa mère, et il préfère le faire seul. Elle voudrait l’accompagner à sa conférence. Il explique qu’il s’agit d’un milieu de nationalistes très fermé, il ne pourrait même pas la présenter. Comme pour illustrer l’intraduisible, ils traversent une manifestation flamande. 

Mathias ne parle qu’en français avec Anne et les autres personnes, mais il écrit en flamand et participe à un congrès nationaliste où sa femme ne serait pas admise. En tant que professeur, son métier est la transmission, mais il cloisonne ce qu’il transmet : le flamand au flamand, le français au français. Il est exclu que le cadeau de sa mère arrive jusqu’à Anne. Il ne retrouve pas la tombe de son père, mais les interdits qu’il en a hérités, il ne peut pas les transgresser. « On finira peut-être par se marier Mathias ? »demande-t-elle. « Tu es toujours libre ma chérie. » Il ne veut pas se marier, ne veut pas d’enfants. « – Libre ? Nous sommes tous libres Mathias, et intelligents et lucides. Tu me fais pitié ». Elle a tout quitté pour lui, ils vivent ensemble depuis plusieurs années, mais leur mariage ne conduit à rien. Elle se sent perdue dans cette terre dont les conflits ne la concernent pas. Elle a du mépris pour lui, mais elle est incapable de se dissocier de lui. Ils se disputent, Anne exaspérée rebrousse chemin.

Anne souhaiterait rentrer dans la vie commune : famille, enfants, etc., et elle ne peut le faire qu’avec Mathias, avec personne d’autre. C’est le seul homme qu’elle peut aimer. Or ce ralliement, demandé aussi par sa mère, est impossible pour Mathias. Sans doute ignore-t-il lui-même pourquoi. Il ne veut pas lui faire de mal, il aimerait lui faire plaisir, mais il n’y peut rien. Tous deux sont confrontés à ce blocage qui résonne étrangement avec une autre impossibilité, sociale, celle de la communication entre Flamands et Wallons . Leur relation ne bute pas seulement sur l’absence de langue commune, mais sur la persistance, l’insistance d’une autre langue qui s’impose à eux, et dont ils ne partagent que certains fragments non-dits. Quand ils se parlent, ils entendent le sens des mots, mais ce sens est faux, il ne suffit pas.

Il achète des chrysanthèmes, mais ne retrouve ni la tombe de son père, ni la personne qui pourrait le lui indiquer. Perdu dans le cimetière, il jette les chrysanthèmes par terre. Une fois installé dans le train, il a la surprise de voir Anne arriver. Il sourit, elle fume, ils sont gênés, se regardent. Des souvenirs leur reviennent, une visite des docks de Londres, sans qu’on sache s’ils appartiennent à l’un ou à l’autre. « Je ne voulais pas que tu partes comme ça, je suis désolée, j’étais nerveuse » dit-elle. « Tu sais ça va probablement s’éterniser ce soir, je ne veux pas que tu m’attendes à la gare ». Elle est déçue. « Je reprendrai le premier train ». Il tient à la main le cadeau que sa mère avait prévu pour Anne, mais ne lui donne pas. Nouveaux souvenirs, ils sont tristes, assis l’un près de l’autre. Il met le cadeau dans sa poche. Si un lien direct s’instaurait, sans lui, entre deux femmes, sa mère et Anne, le cloisonnement serait brisé. Il ne le supporterait pas.

C’est l’hiver, la neige recouvre le paysage. Elle se lève, va dans le couloir. D’autres souvenirs reviennent, dans une forêt. Elle lui tend la main, ils se serrent l’un contre l’autre tandis qu’un paysan bat le tempo. Il rêve d’un accident, il la cherche, il l’appelle. Brusquement, il se réveille : la place d’Anne est vide. Il court dans les couloirs, ne la trouve pas. Sa montre est arrêtée, il ne sait pas où on est. Il descend du train en compagnie de Gottfried Hernhutter, un professeur qu’il avait déjà croisé en Allemagne. Sur le quai, un étudiant nommé Val, qui avait suivi les cours de Mathias deux ans auparavant, se demande où il se trouve. Mathias ne peut répondre. Le train repart avant que Mathias et son collègue n’aient pu remonter. « Elle est dans le train avec tous mes papiers ! crie Mathias. Mais qu’est-ce qu’elle va encore penser ? ». Les deux professeurs et l’étudiant marchent dans la boue, dans la vase, vers un point lumineux, un feu. La nuit tombe. L’étudiant trouve à manger, des pommes de terre qu’il jette dans le feu. Mathias ne peut penser qu’à Anne dont il ne cesse de parler. C’est une femme qu’on ne peut pas décrire, on la voit et on ne l’oublie plus. Avec elle, dit-il, il a vraiment goûté le sel de la vie. Il se souvient du moment où il l’a rencontrée. Il est tombé amoureux dans une église, d’un seul coup, follement amoureux, « mon Dieu ». Hernhutter : « Mes ancêtres étaient des protestants de Bohême très attachés aux idées de Jean Hus. Ils ne portaient jamais le deuil, et la mort était l’occasion d’une grande espérance. Ils ont une grande tombe dans le jardin de la communauté. Je n’ai jamais fait de mal à personne, et quand je retrouve ce jardin, je me sens moins seul ». Les trois hommes partent vers le village le plus proche. De rares passants fuient à leur approche. Mathias et ses compagnons les suivent dans un cinéma où l’on projette un film où l’on voit un parachutiste en chute libre. À la fin du film, une bagarre éclate.

Le cinéma fait effraction deux fois à l’intérieur du récit : quand la mère de Mathias lui reproche d’avoir refusé, à l’âge de dix ans, de voir un film avec elle par honte dit-elle, mais il y a sans doute une autre raison ; quand ils arrivent au village, pénètrent dans une salle de cinéma, et voient les spectateurs s’enfuir dès la fin du film. Pour ces revenants, l’arrêt de la chute libre n’est pas supportable. Le film annonce la couleur dès le générique : au lieu de la chute libre, on voit défiler un paysage vu de la fenêtre d’un train, mais ce paysage est barré d’écrans noirs. Quand le mouvement du train s’interrompt, dans la maison de retraite, le noir envahit tout. Le début du film rejoint sa fin. Mathias se rappelle sa mère qui lui rappelle son enfance et le respect dû à son père mort. Un film n’est qu’un écran entre deux tableaux noirs.

Les habitants de cette ville parlent une langue inconnue. L’un d’entre eux leur indique un hôtel , mais c’est un café-restaurant où personne ne semble comprendre leurs paroles. Ils s’installent à une table. Ils demandent à téléphoner, mais cela semble impossible. « Où sommes-nous ? » demande Mathias en plusieurs langues. Tout le monde le regarde, mais personne ne répond. On leur apporte du vin. Ils le goûtent (excellent vin). Il n’y a ni heure, ni indication au mur. 

Il y a plusieurs interprétations possibles du film. Parmi elles, proposons celle-ci : Mathias se serait endormi dans le train qui le conduisait à son congrès. Pendant son sommeil, un accident aurait eu lieu, la percussion d’un autre train. Dans l’instant qui sépare le choc de sa mort, son esprit aurait été traversé par les souvenirs, les regrets, les rêves. Il s’identifierait à Hernhutter, le gardien, qui suspectait depuis longtemps qu’ils étaient déjà morts, comme le confirme l’absence de tout signe d’espace et de temps. Hernhutter ne serait pas inquiet pour lui-même, il ne ferait que rejoindre ses ancêtres. Mathias s’identifierait aussi à Val, le jeune homme qui a l’avenir devant lui et aussi le courage de rejoindre une jeune femme, même morte. Anne est le principal personnage de ce rêve. Au moment où Mathias meurt, quand le rêve se termine, il découvre son cadavre. On en arrive au dénouement anticipé depuis longtemps : ils meurent tous deux, elle ne vivra pas sans lui, elle meurt avec lui.

Le jeune étudiant boit d’une traite tout son verre de vin. On leur apporte une volaille superbement présentée. Ils mangent, Mathias raconte son expérience de la guerre (souvenirs souvenirs). Il parle de Anne, une impulsive qui croit en Dieu. Pendant ce temps la serveuse les observe d’un air absent, mystérieux. Elle ordonne à l’orchestre de changer de musique. « Allons-nous-en Mathias ! » supplie Hernhutter. « Où voulez-vous qu’on aille ? – Vite, je vous en prie ». Hernhutter est terrorisé. 

Gottfried Hernhutter est interpellé ou nommé par son nom de famille, tandis que Mathias l’est par son prénom. Le premier prend acte de sa généalogie, tandis que le second préférerait la fuir, si c’était possible. Mais le retour du passé lointain est irrésistible. Au moment de la mort, on n’est plus un enfant.

Val reconnaît l’air de la chanson : c’est celle du début du film. Quand il part danser avec la serveuse, la musique change. Pris dans le rythme que l’orchestre impose, il ne peut plus résister. Il fait comprendre à Mathias qu’il n’y a pas d’espoir, c’est la danse de la mort. « Il n’est plus lui-même » dit Mathias. Tous les clients se mettent à danser au même rythme. Mathias essaie de détacher l’esprit du jeune homme de l’attrait de la serveuse. Val lui dit : « Son nom est Moïra et je comprends leur langage. C’est un miracle ! ». « Tu ne sais pas pourquoi le train s’est arrêté ! » dit Mathias. « Je vous l’expliquerai. » Val, l’élève, explique à Mathias ce qu’il ne veut pas entendre : il est déjà mort. L’apprenti linguiste traduit la langue des morts, il est devenu plus savant que le maître.

Nouvelle fuite, celle des clients du restaurant. Mathias se précipite vers la serveuse. « Qui êtes-vous, mais qui êtes-vous ? ». Elle ne répond pas, toujours le même regard absent et mystérieux. Il est comme hypnotisé, il défaille. « Ce n’est rien dit-elle en français ». Il suffoque. « Ce n’est rien, vous n’avez rien. C’est un accident, à cause d’un autre train. Voulez-vous qu’on télégraphie chez vous ? »

Quand il revient à lui, il se retrouve non loin des rails. Un grave accident a eu lieu. L’âme d’Anne, détachée de son corps, vient habiter l’esprit de Mathias qui se retrouve dans un monde incompréhensible, sans repère, ni nom, ni téléphone, ni moyen de communication. 

Mathias reprend conscience. Conformément aux dires de Moïra, il n’a rien, son corps n’est pas touché mais il ne lui reste rien, rien d’autre. Hagard, il regarde les pompiers éteindre le train en feu. Des voyageurs ou des sauveteurs courent dans tous les sens, on retire des cadavres. Il arrive dans une sorte de grange transformée en morgue, reconnaît les chaussures d’Anne, le bas de sa robe. Il a obéi au Dieu d’Elckerlyc, il est allé vers la mort, mais ce n’est pas lui qui est mort – croit-il. En tous cas c’est ce qu’il imagine au moment où il longe les rails. Peut-être a-t-il évité l’accident en descendant du train en pleine campagne, peut-être l’accident a-t-il eu lieu après ? Mais alors, comment expliquer la suite des événements ? Comment expliquer ce village, ce dîner, cette langue incompréhensible, l’enlèvement de Val par Moïra ? Non, soyons sérieux, rigoureux. Il faut reconnaître que tout cela n’a duré qu’un instant, l’instant de ma mort, comme dirait Blanchot. Pour que Mathias se croie encore vivant, il fallait que la mort soit toujours la mort de l’autre. Elle l’était dans son rêve mais pas dans le film, car le film lui fait dire : Je suis vraiment mort, le film met sur ses lèvres la phrase impossible, aporétique, cette phrase qu’on ne peut même pas dire dans un dialogue entre le soi et le moi, cette phrase que seule la fiction, ou la littérature, ou le cinéma, peuvent accréditer. Mathias appartenait à une généalogie de professeurs, la grande confrérie des professeurs qui n’enseignent plus rien car ils n’y croient pas. On ne peut pas enseigner la mort, car on ne peut rien dire de vrai sur elle. Il a pu croire un moment qu’Anne, l’étrangère, allait mourir à sa place, mais nul ne peut prendre la place d’un mort. Elle a peut-être fait demi-tour, et peut-être est-ce qu’elle l’attend à la maison, toujours vivante.

La chanson du générique reprend tandis qu’il prend dans ses bras la morte, se couche auprès d’elle. Elle est belle, bien maquillée. Il pleure. Le film n’aura été qu’un intermède entre le début et la fin de la chanson : Un soir en automne, ricochet qui s’abîme, tu te poses et t’enfonces dans l’eau noire du temps. Un soir en automne, ton image s’en va, s’envole et s’arrache à l’eau noire du temps, se pose légère dans son éternité. Un film dure comme une vie, le temps de penser à la mort sans jamais dialoguer avec elle. On prétend que personne n’en revient, qu’il est impossible d’en rendre compte, qu’elle ne répond jamais, mais alors, comment se fait-il qu’un simple film ait pu la convoquer en personne ? 

André Delvaux a mis en scène un linguiste, polyglotte comme il se doit, pris de panique en entendant cette langue (la langue des morts) que personne ne peut traduire et dont il ne sait qu’une chose : c’est un risque, un danger terrible. Même lui, le grand linguiste, ne peut pas annoncer sa mort dans la langue courante. S’il le pouvait, ce serait dans une langue inaccessible, incompréhensible.

  1. Interprété par Yves Montand. ↩︎
  2. Interprétée par Anouk Aimée. ↩︎
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Pierre Delain

Initiateur et auteur du blog "Cinéma en déconstruction"

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