Sailor & Lula (David Lynch, 1990)
Pour remédier à des violences insupportables, des blessures irréparables, il faut un amour sauvage, hors norme, inconditionnel et illimité
Pour remédier à des violences insupportables, des blessures irréparables, il faut un amour sauvage, hors norme, inconditionnel et illimité
Un amour inconditionnel que rien ne peut démentir, ni le viol, ni l’inceste, ni le scandale
Il faut, pour un deuil, partager la mémoire, la parole, le corps et les secrets du mort.
Un Christ déjà mort, sacrifié avant même sa naissance, anéantit l’avenir.
Se faire orpheline, exposée au danger, pour que s’invente une autre alliance.
Pour se sauver soi-même, il est préférable de pardonner : punir l’autre, ce serait se punir soi-même et s’interdire la transgression
Jamais les excuses ni les regrets ne seront à la hauteur du mal fait.
En se soustrayant à la logique de l’échange, le Juif perd tout, il est absolument exproprié, y compris de sa propre identité.
Pour se sauver, il faut affronter l’impardonnable.
Incapable de demander pardon, de renoncer à la perversion, elle choisit le vide, la déchéance, l’anéantissement.
Une aventure vécue en bordure parergonale du monde, dans le manque creusé par une disparition.
Aporie de l’amour inconditionnel : en exigeant le sacrifice de tout autre intérêt, il se soumet à une condition irréalisable, mortifère.
Une auto-hétéro-bio-thanato-graphie féminine où chaque femme semble jouer le rôle d’une autre, jusqu’à l’épuisement.