L’amour à mort (Alain Resnais, 1984)
« Je suis mort », dit-il en annulant tout engagement, tout devoir, toute dette, y compris la promesse amoureuse de celle qui voudrait le rejoindre en offrant, elle aussi, « ma mort »
Le film1 commence par la mort de Simon2. Son corps est caché, il crie, nous voyons la panique de sa compagne Elisabeth3 comme si nous étions à sa place, à lui4. Il respire mal, elle voudrait l’aider, il souffre, elle se précipite dehors pour ouvrir le portail à la voiture du médecin5 qui entre dans la maison, examine le corps et déclare : « Il est mort mon petit, il est mort ». Elle se jette sur son cadavre : « Simon, ne sois pas mort! ». Le téléphone sonne, et tandis qu’elle parle, il arrive tranquillement, bien vivant. Elle le serre dans ses bras, stupéfaite, en pleurs, toujours paniquée. « Tu es vivant! ». Elle l’embrasse frénétiquement. Cette scène est la scène primitive, primordiale du film. Incompréhensible, absurde, irréelle, fantastique, elle a la solidité du fantasme, de l’idée fixe. On apprendra plus tard que, depuis toujours, Simon imaginait sa propre mort. La phrase Je suis mort n’a rien d’absurde ni de paradoxal pour lui, car elle est sa structure mentale, sa raison de vivre. L’essentiel pour lui n’est pas le retour à la vie, la résurrection, mais le moment de sa mort, ma mort6. Après cet événement, Elisabeth et Simon ne veulent voir personne, pas même leurs meilleurs amis Judith7 et Jérôme8 Martignac, tous deux pasteurs. Elisabeth tient à rester seule avec Simon qui déclare se sentir bien, veut annuler ses rendez-vous médicaux. Elisabeth le force à aller voir son médecin de famille qui dit : « N’empêche que tu étais bel et bien mort, je ne change pas d’avis », puis : « Simon est en parfaite santé, il n’a pas plus à craindre la mort que n’importe lequel d’entre nous. » Qu’en est-il alors, pour Simon, de la frontière entre la vie et la mort ? Elle est fragile, instable, réversible. Pour faire sentir cette fragilité, le film est entrecoupé d’écrans noirs où chutent des objets blancs, ouatés, des sortes de plumes filantes, comme si la mort insistait, exigeait d’être présente9. Accompagnant les écrans noirs (et absente du reste du film), la musique de Hans Werner Henze accentue l’étrangeté, l’angoisse10.
Désendettement
Depuis toujours, Simon méprise ce qui fait usuellement le cœur, l’essence de la vie. Il ne s’intéresse pas à ses enfants11, refuse de parler avec son père, rejette tous les engagements, les dettes, les responsabilités. La seule chose qui l’intéresse est son travail d’archéologue. De sa vie, il n’a rien fait dit-il, sauf un article sur les « Découvertes archéologiques de l’Age du Bronze et de l’Age du Fer dans les Hautes-Alpes, 1955-1967 », avec pour seule méthodologie les déchets que les habitants jetaient directement dans la rue. Il dit n’avoir aucun intérêt pour les questions religieuses, spirituelles. Il n’a pas d’autre obligation que la caducité de toute obligation, le retrait définitif du circuit de la dette, de la reconnaissance et de son corrélat : faute et culpabilité. Il ne peut qu’accueillir avec reconnaissance cette mort qui efface toutes les obligations, y compris amoureuses. Comme son père l’avait prévu12, en privilégiant son parcours solitaire, sans retour, il laissera Elisabeth dans la solitude. La retrouver après sa résurrection provisoire ne scellerait pas sa réussite13, mais au contraire son échec14.
Jouissance, attrait de ma mort.
D’où vient l’attrait de la mort ? Nul n’en sait rien15. Il dit : « Je ne m’intéresse pas à la bible16, je m’intéresse à la mort, à ma mort. Car enfin je suis mort, je suis bien mort, le médecin l’a dit, il ne s’est pas trompé, même si après je suis ressuscité. Si je t’affirme que je suis mort, c’est qu’effectivement je me suis vu, moi, mort, j’ai vu mon corps, je l’ai vu et le médecin penché sur moi, je l’ai entendu, il disait que je suis mort. Mais avant il y avait – je dis avant c’était peut-être après c’était très difficile, c’était comme (Elisabeth : Comme si tout se passait en même temps), oui, oui, si tu veux, j’ai entendu un bruit très fort, très désagréable (Elisabeth : une sorte de cri) , oui, un cri très, très très aigu, je me suis senti aspiré à travers un tunnel, un trou, ce n’était ni un tunnel ni un puits ni (Elisabeth : Il faisait froid), oui, j’avais très froid, il y avait des gens, une foule qui venait vers moi qui montait vers moi pour m’aider, pour m’empêcher de tomber, et je les reconnaissais (Elisabeth : des morts), morts, je ne sais pas, oui je les reconnaissais tous, même ceux que je n’avais jamais rencontrés dans la vie, je sentais comme une lumière, une musique (Elisabeth : une lumière qui te protégeait) qui m’entourait, et je n’ai plus eu froid, c’est devenu un grand bonheur, un si grand bonheur, toute cette lumière m’a envahi, et longtemps après aussitôt, j’ai été tiré en arrière et c’était affreux, je voulais pas, je voulais rester là, là-bas, avec eux, je voulais pas repartir (Elisabeth : Pourquoi n’as-tu rien dit ?) j’étais si heureux, je voulais pas t’en parler! ». Il se croit mort, mais l’est-il vraiment ? A-t-il rêvé ? Se croit-il mort ou vivant ? Il reviendra au bord de la rivière pour regarder le flux continu de l’eau. « C’est ici, j’étais au bord de ce torrent, exactement à cette place. Les autres étaient de l’autre côté, ils me faisaient signe de traverser. Je suis descendu. J’ai senti un grand froid, puis un grand bonheur. » Elisabeth, qui ne cesse de courir après lui, reviendra au même endroit, mais interrompue par un passant17, elle ne connaîtra pas la béatitude, la jouissance extrême de la mort.
Un au-delà de la mort qui n’a rien à voir avec l’âme.
Simon est l’ami d’enfance de Jérôme, devenu pasteur, et l’ancien petit ami de Judith, devenue pasteur elle aussi. Jérôme est profondément chrétien, il croit que les fautes ne s’effacent pas, qu’elles sont portées par le même homme (le Christ). Simon rejette ce système de transaction et d’échange. A l’économie psychique de Jérôme, il préfère une anéconomie radicale : la mort. Il croit à un au-delà de la mort sans Jésus ni Dieu : le bonheur illimité, infini.
Un amour extérieur au monde, à la vie
Simon et Elisabeth vivent ensemble depuis quelques mois. Ils se sont rencontrés autour d’un débris de poterie. Il dit que cet amour lui fait peur, très peur – sans savoir pourquoi. « Si je mourais demain, tu ne saurais rien de moi ». Elle dit : « Il me semble qu’avant je ne t’aimais pas ». « Avant ? » demande-t-il. « Avant ta mort ». Ce qu’elle aime en lui, c’est son détachement de toutes les affaires du monde, c’est-à-dire précisément, sa mort. « Il y a un mot que je ne supporte plus, séparation. » dit-il. Pour elle Simon est un être unique qui n’a pas seulement déclaré : « Je suis mort » – il l’a fait. Au nom de cet amour, elle lui fait la promesse de ne jamais l’abandonner. Elle le suivra dans son parcours, y compris si ce choix la conduit à renoncer à l’amour concret d’un être vivant. En se jetant, comme lui, dans la rivière, elle restera fidèle à son amour, ou à l’idée qu’elle s’en fait. Quand ils font l’amour (petite mort), elle dit : « Je suis certaine que ce que nous venons d’éprouver, nous ne l’éprouverons plus jamais, plus jamais aussi fort. (…) Nous serons de plus en plus ridés, fatigués sans désir … après un si grand bonheur, on devrait se tuer » « Imbécile! répond-il »18. Ils sont obligés de s’aimer, mais c’est un amour singulier, hors du monde. Elle refuse le mariage : « Est-ce que tu connais des gens mariés heureux ? » Il préférera toujours revenir au moment du « Je suis mort » plutôt qu’à la « petite mort » de l’amour.
Archi-amour
Jérôme cite un ouvrage du théologien Anders Nygren, Érôs et Agapè19. Érôs est l’amour-possession, tandis qu’Agapè est l’amour désintéressé. Comme il n’y avait pas de mot en latin pour traduire Agapè, on a confondu pendant des siècles Érôs et Agapè. Mais c’était une erreur. On ne peut pas prouver Dieu, car Dieu nous aime sur le mode d’Agapè, sans condition. Il ne s’agit pas de l’amour en général, l’amour quotidien, courant, mais de l’archi-amour, celui qui lie indissolublement Simon et Elisabeth. Jérôme ignore que ses amis ont réinventé Agapè, l’Agapè grec, sans Jesus ni Dieu. La femme de Jérôme, Judith, raconte : « Il y a bien longtemps, Simon et moi nous nous sommes aimés ». « Nous avions inventé l’amour. » « Simon disait qu’un tel amour ne pouvait pas durer. (…) Il vaudrait mieux mourir, mourir tout de suite. Je pensais comme lui, qu’il fallait que le temps s’arrête. Et nous avons fait le serment de mourir ensemble ». Ils ont essayé, ont échoué, ont eu honte, ne se sont jamais revus pendant 15 ans. « Vous n’aimiez pas Simon, si vous l’aviez aimé, vous seriez morte! » crie Elisabeth. « Il n’y a pas d’amour unique. J’ai aimé d’autres hommes » répond Judith. Judith, la pasteure, défend l’amour conditionnel, tandis que qu’Elisabeth, agnostique, défend l’amour inconditionnel. « Je veux mourir pour le Simon que j’aimais. — Simon ne vous a rien demandé. — Il ne voulait pas que nous soyons séparés. » Judith conclut : « Il a détruit tous ceux qu’il a aimés. Il vous détruit vous, par-delà sa propre mort »20.
Refus des soins, de la maladie, de la médecine, de la société.
Dans cette histoire, on sait quelque chose de Simon (il est né là21, il a un ami d’enfance, Jérôme), mais on ne sait absolument rien d’Elisabeth. Elle est arrivée dans le village il y a peu, elle s’est installée par amour de Simon. Elle ne semble pas avoir de passé, pas d’histoire. Ils prévoient un voyage à Saint Louis, Missouri, mais renoncent. Simon dit : « Je veux que nous fassions ce que nous n’aurions jamais pu faire si…. (J’étais mort) ». Mais ils ne le font pas, car en définitive, il préfère la mort. Jérôme et Judith ont des enfants. En tant que pasteurs, ils participent à la vie sociale, à la communauté, mais Elisabeth n’a pas d’enfants, Simon ne s’intéresse qu’à l’archéologie. Il est malade, mais sa maladie n’est jamais nommée. Il ne veut pas être soigné, il refuse les examens, les médecins. S’agit-il vraiment d’une maladie ? Ce n’est pas clair. Elle veut lui faire voir un spécialiste. « C’est pas un médecin qui m’empêchera de mourir » dit-il. La nuit suivante : « Tu es vivant! » crie Elisabeth. « La mort, c’est rien tu entends, c’est rien! ». Elle finira par comprendre que, justement, c’est le rien qui l’attire. S’il ne veut voir personne, pas même Judith, c’est pour préserver le rien.
Promesse
Quand Simon meurt pour la seconde fois (réitération de la scène primitive), Elisabeth lui promet de ne jamais l’abandonner. « Elle est là, je l’ai reconnue, la douleur, là. Aide-moi, je voudrais m’allonger. » dit Simon (il demande son aide). Elisabeth appelle le docteur. « Ne me quitte pas, serre-moi très fort. Je crois que j’ai un petit peu peur, ne me quitte pas. — Simon je te le promets, je vais partir avec toi, je pars avec toi. Je te le promets » (elle répond à sa demande). L’écran devient noir, c’est fini, il est mort, et la dernière phrase qu’elle aura proféré avant son décès est celle-ci : « Je te le promets ». Elle répète la même phrase quatre fois pendant l’enterrement, deux fois avant et deux fois après qu’il soit enseveli : « Je te le promets, je te le promets ». Par sa mort, Simon a effacé tous ses engagements, mais il n’a pas effacé les engagements d’Elisabeth. Elle a décidé de se désengager elle aussi de tous les enjeux familiaux et sociaux, ce qui l’oblige à respecter son ultime promesse à l’égard de Simon. Pour se justifier, elle dit à Judith : « Je l’ai promis – et Il a accepté ? – Je ne sais pas, je ne sais même pas s’il m’a entendu. Il est mort aussitôt. » Puis, le lendemain : « Je vais mourir, je veux mourir — Simon vous l’a demandé? — Non, mais je lui ai promis. — Et il a accepté? — Je sais pas, je ne sais même pas s’il m’a entendu, il est mort aussitôt. — Une promesse faite dans de telles circonstances n’a aucune valeur. Vous n’avez rien promis rien Elisabeth, vivez ». « Je ne suis plus libre puisque Simon est mort » dit Elisabeth. Cette dernière phrase est au cœur de l’étrange liaison entre le « Je suis mort » et l’« archi-amour ». Inconditionnel, l’engagement amoureux est indépendant du cycle de vie22. Il est scellé dans un coffre-fort inaccessible, crypté. On ne peut pas le modifier.
Suicide
Alors que Simon est encore vivant, devant le piano, elle l’exhorte : « Tu es vivant, vivant ». Elle croit encore qu’il s’est trompé, qu’il se trompe lui-même. « Simon, sans toi je ne peux pas vivre, je ne sais pas non plus si je peux mourir. Je veux vivre avec toi, près de toi, je veux que tu sois là. Je te l’ai promis, je vais venir. Mais parle-moi, dis-moi qu’il le faut. Un signe, envoie-moi seulement un signe. Simon arrête, c’est pas drôle ». Mais Simon n’arrête pas, il va jusqu’au bout. « Il est mort, je m’en vais. Je m’en vais » dit-elle. Elle règle ses affaires, elle fait des courriers, s’explique devant Judith. « Ce que je sais c’est que la vie dans ce monde-ci, la vie séparée de Simon, c’est pire que la mort. Je n’ai pas d’autre moyen de le rejoindre. Je veux tout laisser en ordre derrière moi. Je veux que tout soit clair entre nous trois. Je ne connais Simon que depuis quelques mois. Nous n’avons pas eu le temps d’aller au bout de notre amour. Je dois lui prouver que je l’aime. Je lui ai promis de le rejoindre. Je vais au pays de Simon et je marcherai, je marcherai jusqu’à ce que je le rencontre. Avez-vous compris que ce n’est pas de désespoir que je veux mourir. Avez-vous compris que si je veux mourir, c’est justement parce que j’espère, que je suis folle d’espoir. » Par principe, Jérôme ne peut pas approuver le suicide, mais sa femme Judith l’accepte. « Nous sommes des témoins, pas des juges », dit-elle. Si Elisabeth a décidé de se suicider, c’est que l’acte aura été adoubé par le Dieu qu’elle a choisi : « Ma seule religion, c’est Simon ». Et si ce Dieu n’existait pas, et si c’était rien ? » demande Jérôme. Elle répond : « Vous ne comprenez pas »23. Il se pourrait qu’il n’y ait rien à comprendre. Elisabeth s’en va dans le noir, sur sa moto. Elle s’arrête devant chez Judith. Ecran noir.
Nous nous devons à la mort
Contre Jérôme, Judith prend le parti d’Elisabeth : « Ce qu’Elisabeth va faire, c’est un geste d’amour, de confiance. Les lois contre le suicide ont été faites par des hommes avides de pouvoir. » « Jesus a dit : je donne ma vie, personne ne me l’ôte, mais je la donne de moi-même ». Devant l’amour pur, inconditionnel, indestructible et ineffaçable, rien d’autre n’est à la hauteur que la mort. Le dernier engagement (le seul qu’Elisabeth reconnaît encore) a été verbalisé par Jack Y. Deel : Nous nous devons à la mort24. La dernière parole de Judith est adressée à Jérôme : « Nous ressusciterons. Nous ressusciterons ». On peut y entendre la voix d’Alain Resnais des années après son décès. À chaque vision du film, à chaque commentaire, il ressuscite. Nous l’entendons quand nous voyons la dernière porte par où va passer Elisabeth25.
- Troisième et dernière collaboration d’Alain Resnais avec le scénariste Jean Gruault, après Mon oncle d’Amérique et La vie est un roman. ↩︎
- Interprété par Pierre Arditi, qui a du considérablement s’amaigrir pour coller à la peau du personnage. ↩︎
- Interprétée par Sabine Azéma. ↩︎
- Chaque spectateur peut se dire : « Je suis mort ». ↩︎
- Le docteur Rozier interprété par Jean Dasté. ↩︎
- Dans les Evangiles, Jésus dit : « Moi, je suis la Résurrection, et la vie ». Simon pourrait dire : « Moi, je suis la Résurrection, et la mort ». Il ne rejette la religion que pour en incarner l’autre face. ↩︎
- Interprétée par Fanny Ardant ↩︎
- Interprété par André Dussollier. ↩︎
- Les écrans apparaissent quand les scènes évoquées ne peuvent pas être illustrées par des images. ↩︎
- Cette musique, composée après le tournage, devait s’accorder à la tessiture de la voix des acteurs, pour commencer à l’endroit exact où la parole s’arrêtait. Le résultat efface l’émotion des personnages, et renvoie à la mort comme telle. ↩︎
- « Pourquoi m’obligerais-tu à voir des enfants qui ne m’aiment pas et que je n’aime pas ? dit-il à Elisabeth. ↩︎
- Au téléphone, le père dit à Elisabeth : il vous abandonnera, comme il abandonne tout le monde. ↩︎
- Il aurait pu choisir une vie en plus, mais c’est la mort qu’il a choisie. ↩︎
- Ce qui explique peut-être que, malgré cinq nominations aux oscars, le film n’ait pas été apprécié par le public. ↩︎
- Sauf peut-être Freud, qui associe dans la pulsion de mort le principe de plaisir et la répétition. ↩︎
- Pourtant, après sa mort, Elisabeth trouvera dans ses papiers une citation biblique : « Que tes morts revivent! Que tes cadavres se relèvent! Réveillez-vous et tressaillez de joie, habitants de la poussière! Car ta rosée est une rosée vivifiante, et la terre redonnera le jour aux ombres ». (Isaïe 26:19). ↩︎
- Le passant lui indique, une passerelle, un chemin de la vie vers la vie. ↩︎
- Pour lui, la « petite mort » n’est pas suffisamment morte. Il lui faut la vraie mort. ↩︎
- Eros et Agapè (Anders Nygren, 1930-36). Commentaire de Lucrèce Luciani-Zidane : « Voici l’un des premiers traités jamais écrits sur la question de l’amour en Occident ; à la fois englobant sa » scène primitive » (la querelle entre érôs et agapè) et permettant rétrospectivement de décrypter les destins du désir aux prises avec la jouissance. Érôs ? C’est l’amour grec du désir, l’amour » humain, trop humain « . Agapè ? C’est le nom du nouvel amour : strictement celui de Dieu et seul paradigme des prochains. » ↩︎
- La vie de Simon n’aura été qu’un suspens provisoire de la mort. Dans une scène du film, Simon lance en l’air une pièce de monnaie qui reste suspendue dans les airs en tournoyant sur elle-même comme si le temps s’était arrêté. ↩︎
- Vers Uzès, dans le Gard. ↩︎
- Au médecin, elle dit : « Je ne suis pas dégoûtée de l’existence. Je ne déteste pas la vie. Je déteste la vie sans Simon ». Il n’y a pas d’alternative. ↩︎
- La rationalité, dans ce film, se situe du côté de la religion. ↩︎
- In Demeure, Athènes (publié en 1995 et réédité en 1989), p 9. ↩︎
- Il se pourrait que cette porte soit l’écran du cinéma. ↩︎