L’année dernière à Marienbad (Alain Resnais, 1961)
Un événement évanescent, indéterminé, sans témoin crédible ni trace, on peut l’évoquer, en faire un film, un pur film, en multiplier les interprétations
Un événement évanescent, indéterminé, sans témoin crédible ni trace, on peut l’évoquer, en faire un film, un pur film, en multiplier les interprétations
Le jugement final, c’est que nul ne peut témoigner de la vérité.
Il aura fallu, pour entendre le secret dont l’autre témoigne, en passer par un « Je suis mort »
L’archi-amour, genre d’amour dont il est impossible de faire son deuil, est plus réel, plus crédible encore que la réalité
Il faut, pour surmonter sa culpabilité, faire l’expérience de l’impossible.
Tu répondras à l’autre, dans l’irresponsabilité la plus absolue.
« Pour te venger, effacer tes dettes, il faut que tu t’en souviennes, même si, dans la pure présence, tu ne peux te souvenir que de rien ».
Où la décision juste, crédible, ne repose plus sur le témoignage mais sur la trace calculable.
Une force excessive, inquiétante, souveraine, s’impose sans considération ni pour la vie, ni pour la mort, ni pour la crédibilité du récit.
« Viens! » dit le lieu sans vérité, sans contenu, qui en appelle aux croyances, aux mouvements, sans les déterminer (Khôra).
Un film de genre(s) où la réduction des désirs à un pur objet filmique présuppose la mort du réalisateur.
Un pouvoir uniquement fondé sur l’affirmation charismatique de soi-même se met dans la dépendance absolue d’autrui.