Faux Semblants (David Cronenberg, 1988)
Quand un corps étranger, digne d’amour, dangereux, fait irruption, il faut restaurer l’unité, neutraliser la scission par l’addiction, la mort
Quand un corps étranger, digne d’amour, dangereux, fait irruption, il faut restaurer l’unité, neutraliser la scission par l’addiction, la mort
À défaut de « chez soi », on peut espérer, par l’amour, un lieu stable, familial, rassurant – dont on puisse librement s’éloigner
Là où j’ai vécu, je ne suis plus chez moi, un cycle de vie s’épuise, du nouveau arrive de l’extérieur et s’impose à moi
Une hospitalité tellement fragmentée, menacée, impossible, qu’elle ne peut se réfugier que dans l’œuvre – et alors celle-ci l’affirme sans réserve, inconditionnellement
Enfermement et décrépitude sont indissociables; avec la clôture des frontières, toujours plus impérieuse, la déchéance ne peut que faire retour.
Un fil caché aussi ambigu qu’un pharmakon, qu’un hymen.
Un Christ déjà mort, sacrifié avant même sa naissance, anéantit l’avenir.
Tu répondras à l’autre, dans l’irresponsabilité la plus absolue.
Quand disparaît la prophétie, l’espoir d’un monde à venir, alors disparaissent avec elle l’accueil de l’autre, l’hospitalité, la fraternité.
En associant le long du fleuve les lieux fragmentés de la dette, de l’économie et de l’échange, on appelle une autre unité, une autre éthique.
L’économie du salut, par l’initiative, la compétence et le savoir, venus de l’étranger.
Principe d’hospitalité : « Je voudrais apprendre à vivre, enfin ».
D’où reviennent les morts, au-delà de l’être, c’est là qu’il faut aller.
Le défaut absolu d’hospitalité conduit à la folie, au suicide.
Une expérience d’hospitalité, même forcée, ça peut conforter le chez soi, faire du bien.
Accueillir l’étranger, c’est ce qui peut déclencher la haine la plus insensée, le rejet le plus délirant.
Le regard d’une petite fille sur une hospitalité qui oblige, dans un monde où le nouveau-né doit être abandonné.
On ne peut défendre un « chez soi » contre la puissance phallique qu’en participant de cette puissance.
Pour faire la charité, il faudrait déjà être chez soi, et pour offrir l’hospitalité, il faudrait déjà accepter la loi de l’autre.
Tu ne peux accueillir les autres que si tu es déjà le maître chez toi.