Megalopolis (Francis Ford Coppola, 2024)
Pour réparer le monde, il faudrait un « saut dans l’inconnu » dont nul ne connaît l’aboutissement; Coppola rêve le meilleur, mais le pire pourrait advenir
Pour réparer le monde, il faudrait un « saut dans l’inconnu » dont nul ne connaît l’aboutissement; Coppola rêve le meilleur, mais le pire pourrait advenir
On ne peut pas guérir du « cancer créatif », cette maladie mortelle qui produit toujours, sans raison, de nouveaux organes dont il faut faire le deuil
Un avenir qui se voudrait inconnu (X), brillant, qui, sans craindre la répétition cauchemardesque de cruautés passées, pourrait ajouter autre chose, imprévisible
Une force inconnue, difficilement descriptible, confère à certains actes de certaines personnes une extériorité unique, une capacité à se distinguer du commun, à faire événement
Les souvenirs peuvent céder place à une autre mémoire, une archi-mémoire, une insaisissable pulsion amoureuse
Chaque jour ton corps change, tu es la même personne sans l’être et tu peux te réveiller tout·e autre.
Un Christ déjà mort, sacrifié avant même sa naissance, anéantit l’avenir.
Il est « minuit à Paris » et la différance, insistante, fait craquer les couples.
L’ange vivant de la mort appelle le photographe, il lui donne accès à un monde sans deuil, ni devoir, ni dette.
Il faut, pour surmonter sa culpabilité, faire l’expérience de l’impossible.
Esquisse d’une autre communauté où l’éthique des singularités prévaut sur la solidarité de groupe.
Dans l’univers vide des lieux communs où tout et n’importe quoi peut être dit, il peut surgir de l’inattendu, de l’imprévisible, du nouveau.
Il faut des femmes imprévisibles, illogiques, irrécupérables, pour créer entre les mondes d’autres liens.
Un film qui démontre l’impossibilité de l’art, et creuse son tombeau.
Pour faire un couple comme pour faire un film, il faut multiplier les deuils, porter les endeuillés.
Principe d’hospitalité : « Je voudrais apprendre à vivre, enfin ».
Un désir unique, singulier, déclenché par la rencontre improbable, indécise, de deux solitudes.
Quand la mise en acte d’une justice inconditionnelle, non négociable, appelle une solidarité sans réserve.
Un pouvoir/impouvoir transactionnel, dérisoire, exposé à la dangerosité imprévisible de pouvoirs souverains.