Catégorie : Photographie
La Venue de l’Avenir (Cédric Klapisch, 2025)
Nepo babies et Nepo art – Un film de retrouvailles familiales qui laisse entendre que l’art ne vaut que par sa valeur mémorielle ou marchande
White Snail (Elsa Kremser et Levin Peter, 2025)
Une amitié suspendue à la ligne fragile qui sépare la vie de la mort – ne peut pas durer
Model Shop (Jacques Demy, 1969)
L’amour inconditionnel, ce n’est pas le début d’une histoire à venir, c’est la fin d’une histoire où rien n’est arrivé
La Prisonnière (Henri-Georges Clouzot, 1968)
Testament de Clouzot : Il appartient à tout cinéaste digne de ce nom d’honorer un statut d’exception : le droit de se soumettre à sa guise, sans loi ni limite, les acteurs, personnages et autres items d’un film
La Double vie de Véronique (Krzysztof Kieślowski, 1991)
L’essentiel n’est pas l’identité, mais les minces différences qui font de mon double un·e autre, un supplément dont je suis inséparable
Les Linceuls (David Cronenberg, 2024) (The Shrouds)
Contourner le deuil en ne retenant de la mort que sa matérialité (pourriture, décomposition)
La Grâce (Ilya Povolotsky, 2023)
Un monde en suspens dans un voyage où s’effritent le social, l’autorité, ouvrant la voie à d’autres valeurs, au-delà du deuil
L’important c’est d’aimer (Andrzej Żuławski, 1975)
Il faut, pour s’autoriser un amour d’un autre type (inconditionnel), se détacher de tout engagement, se décharger de toute dette
Blow Out (Brian de Palma, 1981)
Il ne reste du naufrage du politicien que la trace d’un cri, le deuil de la vérité, de la confiance
Blow Up (Michelangelo Antonioni, 1967)
On ne peut photographier, dérober les images d’autrui, les interpréter, sans engager sa responsabilité, sans mettre en jeu sa culpabilité
Civil War (Alex Garland, 2024)
L’effondrement d’un monde, réduit à sa pure représentation photographico-cinématographique, sans analyse, ni contexte, ni récit, ni signification
Conann (Bertrand Mandico, 2023)
Engagé·e dans la barbarie, je dois me venger contre moi-même jusqu’à l’étape ultime où « ma mort » emporte tout, y compris l’art, l’œuvre
Le secret de la chambre noire (Kiyoshi Kurosawa, 2016)
En photographiant ceux qu’on aime, on les tue, et ce meurtre déclenche une cascade de culpabilité, de folie et de mort
Boyhood (Richard Linklater, 2014)
Entre une vie, un récit, une fiction, les bordures sont vivantes : incertaines, changeantes, imprévisibles.
Une belle fin (Uberto Pasolini, 2013)
Même en l’absence de deuil, je porte en moi le monde de l’autre : « C’est l’éthique même ».
L’étrange affaire Angelica (Manoel de Oliveira, 2010)
L’ange vivant de la mort appelle le photographe, il lui donne accès à un monde sans deuil, ni devoir, ni dette.
Oncle Boonmee (Apichatpong Weerasethakul, 2010)
Il s’est souvenu d’autres vies et d’autres mondes qu’il a portés; un autre vivant surviendra, peut-être, pour les porter à nouveau.
Trois visages (Jafar Panahi, 2018)
Tout commence par un appel, « Je suis morte » : pour que le visage qui précède introduise à celui qui, déjà passé, reste à venir.
Subject to Review (Theo Anthony, 2019)
Où la décision juste, crédible, ne repose plus sur le témoignage mais sur la trace calculable.
The Souvenir Part I et II (Joanna Hogg, 2019-2021)
Pour accéder aux souvenirs, il faut pousser toujours plus loin le mouvement de la mimesis, multiplier les dédoublements.
Camille (Boris Lojkine, 2019)
« Il faut mourir vivant »dit la photo-reporter, en laissant à d’autres les traces de son parcours, et un film.
Sur la route de Madison (Clint Eastwood, 1995)
S’arrêter sur le pont qui mène au fantasme, au rêve, en passant par la photographie.
Le syndrome asthénique (Kira Mouratova, 1990)
S’ensommeiller, se retirer du monde, renoncer à l’archive, affirmer son unicité pour finalement, enfin, mourir vivant.
Manhunter (Michael Mann, 1986) (Le sixième sens)
Dans l’acte du criminel comme dans l’expérience du cinéma, il faut dominer l’image, la cadavériser, pour jouir du regard.
Amira (Mohamed Diab, 2021)
Il suffit d’une goutte de sperme pour que s’efface la fiction d’une appartenance pure, indéniable.
France (Bruno Dumont, 2021)
Derrière le regard circulaire du système des médias, il y a des pleurs – impossibles à cacher, étouffer, réprimer, arrêter, surmonter.
La Chambre verte (François Truffaut, 1978)
Perpétuer le deuil comme tel, en jouir, c’est le nier : en s’appropriant les morts, on exerce sur eux pouvoir et souveraineté.
The Card Counter (Paul Schrader, 2021)
Pour un crime sans borne ni mesure, il n’y a pas d’expiation ni de compensation possible.
Julie (en 12 chapitres) (Joaquim Trier, 2021)
Il faut garder l’avenir ouvert, sans préjuger de ses conséquences ni s’enfermer dans une définition préalable du bien et du mal.
Ashkal, l’enquête de Tunis (Youssef Chebbi, 2022)
Je dois m’immoler par le feu, j’y suis poussé, incité sans but, sans raison, justification ni condition.
Soleil vert (Richard Fleischer, 1973)
Là où des cadavres se nourrissent de cadavres, ça ne fait plus monde, c’est sans monde.
Blonde (Andrew Dominik, 2022)
S’appuyer sur le mythe le plus courant pour inventer un autre référent, tout aussi mythique.
Désordres (Cyril Schäublin, 2022)
Entre calculabilité universelle et incalculabilité du travail, le balancier de l’horloge oscille
Godland (Hlynur Pálmason, 2022)
Quand s’effondrent les limites, les parerga, rien ne peut arrêter la violence originelle, inouïe.
Goutte d’or (Clément Cogitore, 2023)
En portant l’enfant mort, le voyant fait le deuil de ce que lui-même a été.