Étiqueté : Généalogie
L’Étranger (Albert Camus 1942, Luchino Visconti 1967, François Ozon, 2025)
Étranger au monde, indifférent à ses valeurs, il assume le geste qui, par la peine de mort, l’en séparera pour toujours
La Venue de l’Avenir (Cédric Klapisch, 2025)
Nepo babies et Nepo art – Un film de retrouvailles familiales qui laisse entendre que l’art ne vaut que par sa valeur mémorielle ou marchande
Conceiving Ada (Lynn Hershman-Leeson, 1997)
Une mise en œuvre du principe analytique du biopic : « Ce dont on ne peut parler, il faut le taire » à propos d’Ada Lovelace, dont l’essentiel reste secret
Here (Robert Zemeckis, 2024)
Il aura fallu un cadre unique, fixe, stable, pour faire du domicile le lieu où s’incarne la phrase : « Il n’y a pas de chez soi »
Joker (Todd Phillips, 2019)
N’étant rien, le Joker peut tout représenter : le bien comme le mal, le rire comme les larmes, il est le « pharmakon » qui symbolise le chaos comme la justice, le crime et sa réparation
No Home Movie (Chantal Akerman, 2015)
Témoigner d’un silence, dans le lieu impersonnel, abstrait et vide du « non-chez-soi »
Les Damnés ou la chute des Dieux (Luchino Visconti, 1969)
Pour transgresser sans limite les lois et normes courantes, la violence nazie prend appui sur une autre violence, familiale, qui laisse libre cours à toutes les perversions
Conte de Printemps (Eric Rohmer, 1990)
À défaut de « chez soi », on peut espérer, par l’amour, un lieu stable, familial, rassurant – dont on puisse librement s’éloigner
L’amour à mort (Alain Resnais, 1984)
« Je suis mort », dit-il en annulant tout engagement, tout devoir, toute dette, y compris la promesse amoureuse de celle qui voudrait le rejoindre en offrant, elle aussi, « ma mort »
Eureka (Lisandro Alonso, 2023)
Pour se dégager du monde ruiné, disloqué, détruit, des Indiens d’aujourd’hui, il faut se dissocier du présent, ouvrir des possibilités inconnues, à venir.
Jeune et jolie (François Ozon, 2013)
Pour chaque jeune fille, se pose pour la première fois, à nouveaux frais et singulièrement, l’énigme de la sexualité.
Tesnota, une vie à l’étroit (Kantemir Balagov, 2017)
Par les brèches de la famille, les fissures de la communauté, s’insinue une extériorité irréductible.
Mariana (Marcela Said, 2017)
Vous êtes tous des criminels, je veux bien vivre parmi vous, mais je ne vous ferai pas d’enfants.
Leave no trace (Debra Granik, 2018)
La fille a le droit de se libérer d’une exigence inconditionnelle, absolue, à laquelle le père ne peut pas se soustraire.
Belle Épine (Rebecca Zlotowski, 2010)
Se faire orpheline, exposée au danger, pour que s’invente une autre alliance.
Une affaire de famille (Hirokazu Kore-eda, 2018)
Esquisse d’une autre communauté où l’éthique des singularités prévaut sur la solidarité de groupe.
I wish I Knew, histoires de Shanghaï (Jia Zhang-Ke, 2010)
Une ville comme Shanghaï n’a pas une histoire, mais des histoires divergentes dont aucune ne conduit au présent d’aujourd’hui.
In my room (Ulrich Köhler, 2018)
Pour ouvrir un autre monde, à venir, il ne faut pas reproduire ce monde-ci.
Un Secret (Claude Miller, 2007)
Un frère mort, disparu, peut gouverner une vie et aussi induire une pensée spectrale, supplémentaire : la déconstruction.
Climax (Gaspar Noé, 2018)
La version hip hop du lien communautaire (Geschlecht), son empoisonnement, sa corruption et sa dislocation.
Heureux comme Lazzaro (Alice Rohrwacher, 2018)
Tu répondras à l’autre, dans l’irresponsabilité la plus absolue.
La Chute (Oliver Hirschbiegel, 2004)
Avec le nazisme, il n’y a plus ni père ni fils, ni mère ni enfants, mais une seule chair qui ne peut que vivre et disparaître en même temps.
Hérédité (Ari Aster, 2018)
Il aura fallu, pour que le fils prenne la place de l’antéchrist, carboniser le père, décapiter les femmes, réduire le logos en cendres.
May December (Todd Haynes, 2023)
Une relation quasi-incestueuse, non dite, met à l’épreuve les identités, déstabilise les généalogies, brouille les relations.
Hôtel de France (Patrice Chéreau, 1987)
Les pères s’effacent, plus rien ne soutient les fils, il n’y a plus ni sujets, ni amis, ni amants.
Amira (Mohamed Diab, 2021)
Il suffit d’une goutte de sperme pour que s’efface la fiction d’une appartenance pure, indéniable.
Tres (Juanjo Giménez-Peña, 2022)
Pour que du nouveau émerge, il faut une désynchronisation, un décalage, qui relance la dialectique entre l’Autrefois et le Maintenant.
Trás-os-Montes (Antonio Reis et Margarida Cordeiro, 1976)
« Il faut que je te porte », dit la terre, et tu répéteras le cycle.
Retour à Séoul (Davy Chou, 2022)
Du seul moment qui compte, la naissance, on ne peut rien dire ni rien se remémorer.
Little Girl Blue (Mona Achache, 2023)
Une auto-hétéro-bio-thanato-graphie féminine où chaque femme semble jouer le rôle d’une autre, jusqu’à l’épuisement.