Étiqueté : Survie
Le Salaire de la Peur (Henri-Georges Clouzot, 1953), Sorcerer (William Friedkin, 1977)
Pour qui est déjà mort (socialement, humainement), il n’y a pas de retour possible
Sirāt (Óliver Laxe, 2025)
Rencontrer la mort sur le chemin détourné d’une danse, une fête, une jouissance tragique
Miroirs n°3 (Christian Petzold, 2025)
On ne peut pas compenser la culpabilité d’avoir causé ou laissé venir la mort, mais on peut marcher, franchir un pas au-delà
White Snail (Elsa Kremser et Levin Peter, 2025)
Une amitié suspendue à la ligne fragile qui sépare la vie de la mort – ne peut pas durer
La Double vie de Véronique (Krzysztof Kieślowski, 1991)
L’essentiel n’est pas l’identité, mais les minces différences qui font de mon double un·e autre, un supplément dont je suis inséparable
Kaïro (Kiyoshi Kurosawa, 2001)
Chacun, solitaire face à l’Internet, peut se transformer en fantôme de l’autre côté de l’écran et disparaître de ce monde-ci (sauf exception)
La Clepsydre (Wojciech Has, 1973)
Comment ne pas trouver son chemin, dans le temps retardé du retour spectral et de la désagrégation du temps
A queda do céu (La Chute du Ciel) (Gabriela Carneiro da Cunha & Eryk Rocha, 2024)
Témoigner de la présence d’un peuple par un semblant d’archive
Flow (Gints Zilbalodis, 2024)
Dans un monde flottant, réduit à des vestiges, il n’y a pas de finalité à l’errance
Fotogenico (Marcia Romano et Benoît Sabatier, 2024)
Faire son deuil en préservant, malgré tout, un lieu où la trace du mort peut s’inscrire
The Dead Don’t Hurt (Viggo Mortensen, 2024)
On ne peut pas empêcher l’injustice, on ne peut qu’en déplacer les conséquences
Saute ma ville (Chantal Akerman, 1968)
Pour survivre à son suicide, il faut être la réalisatrice, pas l’actrice ni le personnage – il en reste un film
Dahomey (Mati Diop, 2024)
Il faut, pour construire un récit national, faire parler les traces – qui heureusement résistent, gardent leurs secrets
Only Lovers Left Alive (Jim Jarmusch, 2013)
Ce qui reste de paradis (perdu, oublié par les humains) ne survit que par la corruption et la mort, à travers le sang que prélèvent les héritiers (Adam & Eve)
Crowrã (La Fleur de Buriti) (João Salaviza et Renée Nader Messora, 2023)
Entre voyeurisme et restitution, préserver la trace hybride de ce qui s’efface, flotte, se transforme, résiste, survit, renait
How to Save a Dead Friend (Marusya Syroechkovskaya, 2021)
Déjà en deuil de lui-même, il anticipait sa seule survie possible : résister, par un film, à la pulsion de mort
L’étrange affaire Angelica (Manoel de Oliveira, 2010)
L’ange vivant de la mort appelle le photographe, il lui donne accès à un monde sans deuil, ni devoir, ni dette.
Leave no trace (Debra Granik, 2018)
La fille a le droit de se libérer d’une exigence inconditionnelle, absolue, à laquelle le père ne peut pas se soustraire.
L’étreinte du serpent (Ciro Guerra, 2015)
Les traces des civilisations disparues appellent un deuil inarrêtable, une hantise infinie, qu’aucun savoir ne peut effacer.
Inception (Christopher Nolan, 2010)
Il faut, pour surmonter sa culpabilité, faire l’expérience de l’impossible.
Une affaire de famille (Hirokazu Kore-eda, 2018)
Esquisse d’une autre communauté où l’éthique des singularités prévaut sur la solidarité de groupe.
Heureux comme Lazzaro (Alice Rohrwacher, 2018)
Tu répondras à l’autre, dans l’irresponsabilité la plus absolue.
Être sans destin (Lajos Koltai, 2006)
Pour ceux qui ont vécu la Shoah, la vie s’est arrêtée : il ne reste plus que des survivants.
Le plaisir (et ses petits tracas) (Nicolas Boukhrief, 1997)
Une série de pures rencontres, sans autre motif que le plaisir et le sexe, n’a pas d’autre horizon que la mort.
Lola Montes (Max Ophuls, 1955)
« Ce que Lola veut, Lola l’obtient »; un siècle plus tard, elle aura suscité son film porté par un célèbre réalisateur, aussi excessif et démesuré qu’elle-même.
La Chambre verte (François Truffaut, 1978)
Perpétuer le deuil comme tel, en jouir, c’est le nier : en s’appropriant les morts, on exerce sur eux pouvoir et souveraineté.
Mariken van Nieumeghen (Jos Stelling, 1974)
Plus la transgression est excessive, et plus elle reconduit le cycle de la dette.
Belle (André Delvaux, 1973)
Je dois, pour sur-vivre, me dépouiller de tout ce qui m’appartenait : identité, culture, personnalité, profession, croyances, etc.
Un Avenir Radieux (Nanni Moretti, 2023)
Perdre un monde suppose de renoncer aussi à une part de soi , un quasi-suicide qui conditionne la possibilité de continuer à vivre.
The Banshees of Inisherin (Martin McDonagh, 2022)
Faire payer à l’autre l’écart entre survie et sur-vie.
La Jetée (Chris Marker 1963)
L’instant pour moi le plus décisif, celui dont je désire le retour avec le plus d’intensité, c’est celui de « ma mort », dont je me souviens sans l’avoir vécue.
Leonor will never die (Martika Ramirez Escobar, 2022)
Une grand-mère pour toujours sur le point de mourir, sans jamais franchir le pas.
L’Avventura (Michelangelo Antonioni, 1960)
Une aventure vécue en bordure parergonale du monde, dans le manque creusé par une disparition.
El Conde (Pablo Larrain, 2023)
Le spectre de Pinochet, qui incarne l’éternel retour du mal, continue à nous vampiriser.