Catégorie : Acquiescement (oui)
Quadrilogie de l’éthique à venir : La Double Vie de Véronique, Bleu, Blanc, Rouge (Krzysztof Kieślowski, 1991-94)
Pour ouvrir une autre éthique, il faut pleurer, implorer
Trois Couleurs : Blanc (Krzysztof Kieślowski, 1994)
À l’amour inconditionnel, rien n’est comparable ni équivalent
Honor de Cavalleria (Albert Serra, 2006)
Le monde qui s’en est allé nous laisse sans orientation : tu n’as pas de chemin pour moi, je n’ai pas de chemin pour toi, mais si tu me suis, nous irons au-delà
Forrest Gump (Robert Zemeckis, 1994)
Une pure éthique singulière, inconditionnelle, d’une absolue simplicité, ne peut pas se mesurer à l’injustice
Apocalypse Now (Francis Ford Coppola, 1979)
Entre la violente affirmation d’une souveraineté démesurée et la renonciation passive à toute décision, il y a complicité, voire équivalence, dont on ne peut s’extraire que par l’exigence d’un recul, d’un retrait
La Marquise d’O. (Eric Rohmer, 1976)
Un amour inconditionnel que rien ne peut démentir, ni le viol, ni l’inceste, ni le scandale
Los Delincuentes (Rodrigo Moreno, 2023)
Le vol d’argent n’annule ni la dette, ni l’économie; il faut pour cela des moments de gratuité qui ouvrent à la question de la liberté, sans la garantir
The Sweet East (Sean Price Williams, 2023)
La position unique d’une jeune fille qui s’évade de tous les conflits, erre entre les pouvoirs sans jamais se laisser instrumentaliser par aucun d’entre eux.
Planétarium (Rebecca Zlotowski, 2016)
Au cinéma, la présence des morts est illimitée : on ne peut que les sacrifier, dissimuler leur présence sous d’autres films, toujours plus.
Les Heures sombres (Joe Wright, 2017)
Les décisions majeures s’imposent d’elles-mêmes; aucun calcul, raisonnement ni intérêt ne suffit à les justifier.
Mother (Darren Aronovsky, 2017)
Un Christ déjà mort, sacrifié avant même sa naissance, anéantit l’avenir.
Oncle Boonmee (Apichatpong Weerasethakul, 2010)
Il s’est souvenu d’autres vies et d’autres mondes qu’il a portés; un autre vivant surviendra, peut-être, pour les porter à nouveau.
Papicha (Mounia Meddour, 2019)
Pour résister aux pulsions de mort, de cruauté, il faut la pure gratuité de l’ornement féminin.
First Cow (Kelly Reichardt, 2019)
Au-delà de tout calcul, une promesse d’amitié peut enjamber deux siècles.
Un soupçon d’amour (Paul Vecchiali, 2020)
Il faut, pour faire son deuil, spectraliser le mort, car porter un cadavre en soi, avec soi, est mortifère ».
Je veux juste en finir (Charlie Kaufman, 2020)
À tout ce qu’on voulait faire de moi, j’ai acquiescé, mais on ne peut pas m’empêcher de dire « je ».
Le Genou d’Ahed (Nadal Lapid, 2021)
Quand le consentement meurtrier, banalisé, ne dérange plus personne, la responsabilité devient un danger mortel.
Le Rayon vert (Eric Rohmer, 1986)
Pour qu’advienne le « oui », il faut se laisser aller à un cheminement vide, vacant, et implorer.
Stardust Memories (Woody Allen, 1980)
Est star celui qui peut mourir sans mourir, faire du cinéma sans faire du cinéma, signer un film en le déconstruisant.
Passe montagne (Jean-François Stévenin, 1978)
Dire oui à l’amitié jusqu’à bâtir l’oiseau de bois, au confluent de la combe magique.
Compartiment n°6 (Juho Kuosmanen, 2021)
Un désir unique, singulier, déclenché par la rencontre improbable, indécise, de deux solitudes.
L’horloger de Saint Paul (Bertrand Tavernier, 1974)
Quand la mise en acte d’une justice inconditionnelle, non négociable, appelle une solidarité sans réserve.
Belle (André Delvaux, 1973)
Je dois, pour sur-vivre, me dépouiller de tout ce qui m’appartenait : identité, culture, personnalité, profession, croyances, etc.
Wanda (Barbara Loden, 1970)
Déliée de toute dette, elle reste paralysée au bord de l’inconditionnel.
The Banshees of Inisherin (Martin McDonagh, 2022)
Faire payer à l’autre l’écart entre survie et sur-vie.
Cléo de 5 à 7 (Agnès Varda, 1962)
Il aura fallu, pour commencer à vivre, un avertissement supplémentaire : tu te dois à la mort.