Valérie et la semaine des miracles (Jaromil Jireš, 1970)
Une virginité toute autre, d’avant toute virginité.
Une virginité toute autre, d’avant toute virginité.
Déliée de toute dette, elle reste paralysée au bord de l’inconditionnel.
Je renonce à suivre les commandements de la société, du père, pour devenir ce que je respecte vraiment : un nom unique, irremplaçable, et rien d’autre.
« Je suis mort » ne peut se dire que dans une langue toute autre, intraduisible.
Il faut, dans ce monde dangereux, apprendre à s’engager, prendre tous les risques.
Ce qui reste silencieux ne peut s’écrire que dans une langue étrangère, intraduisible.
Un parcours dans les marges où la vie courante, sentimentale-économique, se dissout, s’efface, s’éclipse.
Du seul moment qui compte, la naissance, on ne peut rien dire ni rien se remémorer.
Jouir d’un vol, dans un désintéressement absolu, pour affirmer simultanément, sans les dissocier, son innocence et sa culpabilité.
Pas d’union d’un couple, d’amour, de famille, sans se confronter aux traditions et à la mort.
Dans un monde qui se déconstruit, il est tentant de se ruer sur les plaisirs, au risque d’aggraver le mal.
Un cinéma brut pour un art horizontal, au plus proche de la terre et des tracas quotidiens.
Une auto-hétéro-bio-thanato-graphie féminine où chaque femme semble jouer le rôle d’une autre, jusqu’à l’épuisement.
Avec la perfection du film muet, convergent l’apologie de l’amour et celle de la beauté adhérente en art.
Le suicide est un événement avec lequel on (l’autre) ne peut jamais faire la paix.
La déconstruction ordinaire, sans réponse, ça peut se consommer sans déplaisir, mais pas sans angoisse