Étiqueté : Phallogocentrisme
Adolescence (série de Jack Thorne, Stephen Graham et Philip Barantini, 2025)
Inexplicable, instable, inclassable, insaisissable, le jeune meurtrier incarne le déséquilibre d’où pourrait surgir une réponse, une nouvelle donne
Basic Instinct (Paul Verhoeven, 1992)
Quand le pouvoir souverain, obscur, de la féminité, met en jeu la peine de mort pour s’approprier la puissance phallique
Songe d’une nuit d’été (A Midsummer Night’s Dream) (Shakespeare, 1595-96), film réalisé par Elijah Moshinsky en 1981
Pour restaurer le mariage légitime, contractuel, voulu par les pères, il faut en passer par le sortilège d’une autre amour disruptif, envoûtant, déstabilisateur
Deux ou trois choses que je sais d’elle (Jean-Luc Godard, 1967)
Il faut une voix possessive, étouffée quoique toute-puissante, pour s’approprier par le proxénétisme du texte et du montage le corps et l’expression des femmes
The Substance (Coralie Fargeat, 2024)
Une substance pharmacologique peut effacer les stigmates du vieillissement, mais quand sa duplicité s’exhibe en public, alors elle fait exploser le lien social
Jeanne Dielman, 183 rue du Commerce, 1080 Bruxelles (Chantal Akerman, 1975)
Il faut, pour sauver le cycle répétitif de la vie, abolir tout événement qui viendrait le perturber, au risque de déclencher un événement plus grave encore, plus destructeur encore
Thelma et Louise (Ridley Scott, 1991)
Irréparable, impardonnable, le viol fait trou dans le monde, il ruine la vie et autorise toutes les transgressions.
Love Lies Bleeding (Rose Glass, 2023)
Où la lesbienne enfle, enfle, et d’érection en érection, se dresse comme un phallus, éjacule fantasmatiquement et s’endort
Grave (Julia Ducournau, 2016)
Délivrée du phallique, la sexualité féminine peut se saisir de la chair.
Anomalisa (Charlie Kaufman et Duke Johnson, 2015)
Il n’y a dans le monde que des marionnettes identiques à la voix identique, sauf dans un moment d’exception, unique, déstabilisant, irrépétable.
Conan le Barbare (John Milius, 1981)
Par-delà la vengeance, la destruction des corps, des croyances et des superstitions ennemis, s’ouvre un avenir sans ressentiment ni compensation, sans désir de puissance, ni viril ni phallique.
Senses 1 & 2 (Ryusuke Hamaguchi, 2015)
Il reste aux femmes qui se retirent de la domination masculine à vivre dans l’incertitude.
Faute d’amour (Andreï Zviaguintsev, 2017)
« Puisque je suis déjà mort, je n’ai pas d’autre solution que de disparaître ».
La vie d’Adèle (Abdellatif Kechiche, 2013)
Une bouche-hymen qui mange, lèche, suce, jouit, parle, enseigne et pleure – sans réussir à vivre.
Cosmopolis (David Cronenberg, 2012)
« No more money, no more sex, no more power, no more future » – Il n’en faut pas moins pour interrompre le cycle.
Mariana (Marcela Said, 2017)
Vous êtes tous des criminels, je veux bien vivre parmi vous, mais je ne vous ferai pas d’enfants.
La vengeance d’une femme (Jacques Doillon, 1989)
L’homme d’aujourd’hui, ce fantôme, ne sert d’appui que si sa présence s’évanouit.
Boarding Gate (Olivier Assayas, 2006)
Rien ne peut arrêter une femme qui veut démontrer l’impuissance masculine;
Hérédité (Ari Aster, 2018)
Il aura fallu, pour que le fils prenne la place de l’antéchrist, carboniser le père, décapiter les femmes, réduire le logos en cendres.
Passions (Kira Mouratova, 1994)
Il faut des femmes imprévisibles, illogiques, irrécupérables, pour créer entre les mondes d’autres liens.
S’en fout la mort (Claire Denis, 1990)
Il faut, pour excéder la cruauté, recueillir sa force, la transformer sans rien qui puisse la compenser : ni argent, ni amour, ni gain, ni perte.
Mon vingtième siècle (Ildiko Enyedi, 1989)
Le vingtième siècle aura été double – et je peux jouer, dans le plaisir et la douleur, sur cette duplicité.
Les Diables (Ken Russel, 1971)
Il s’agit, sous l’apparence de la transgression, de sauver la distinction tranchée qui oppose le bien au mal.
M*A*S*H (Robert Altman, 1970)
Au cœur de la plus phallogo-polémo-centrique des comédies, un homme impuissant ressuscite, en paix avec lui-même, après la Cène
Valérie et la semaine des miracles (Jaromil Jireš, 1970)
Une virginité toute autre, d’avant toute virginité.
Wanda (Barbara Loden, 1970)
Déliée de toute dette, elle reste paralysée au bord de l’inconditionnel.
La Fiancée du pirate (Nelly Kaplan, 1969)
Porter à l’excès la logique de l’échange pour faire un pas au-delà, le dernier pas, indifférent à l’échange.